Blog-note

mercredi 23 avril 2014

Une affaire de disparition sous le soleil de Satan, dans la guarrigue de Nîmes.. mais ce n'est pas Agnès Leroux.. c'est Fatima



 NUIT ET BROUILLARD





"Rue 89" se demande dans un récent article les raisons de la non dénonciation de viols (surtout intrafamiliaux) et une riveraine qui a subi ce type de comportement et ne l'a pas dénoncé fait à ce sujet un commentaire bouleversant.

Je veux ici simplement faire état d'un fait -dit- divers particulièrement atroce qui apporte une réponse extrême dans le drame mais banale dans la nature au sujet des causes du silence quasi constant des victimes.


Un homme est accusé d'avoir tué et dépecé sa compagne sous les yeux de leur fille, puis d'avoir fait disparaître le corps (sans doute donné en pâture aux molosses qu'il élevait). Non, cela ne se passe pas dans le Nord embrumé et sinistre, au fin fond de la forêt obscure du Moyen âge mais de nos jours et dans un charmant village gardois fleuri et touristique. Vergèze, près de Nîmes la romaine aux arènes qui émerveillèrent même le Racine si méprisant envers les "gens du Midi", je cite  "ignares, sales et barbares", Racine cependant qui conclut sa lettre par "mais nous avons des nuits plus belles que vos jours" (!)

Qu'est-il arrivé? Simple. L'homme avait déjà été accusé (et convaincu) d'attouchements sur la personne de son fils né d'une précédente union puis, sa peine purgée, laissé libre sans soins ; il avait alors rencontré une jeune femme arabe apparemment isolée à qui il s'était empressé de faire un autre enfant, privé qu'il était de son premier, (cercle classique: "on m'en a "pris" un, j'en fait un autre") ... et avait réitéré ses "gestes" envers le second. Séparé de sa compagne, le voilà, chose improbable, dénoncé par la petite fille, et sur le point de perdre définitivement sa garde car la mère (ayant comme tous découvert tardivement l'affaire) et dont la situation financière catastrophique -à la suite de sa séparation- s'était rétablie (elle avait trouvé un travail etc..) voulait reprendre la petite et lui faire supprimer tout droit de visite : elle avait pour cela engagé une procédure qu'elle était sûre de gagner -elle avait déjà gagné la première manche, la garde de l'enfant-. C'est à la suite de cette décision judiciaire qu'elle vint tout naturellement "récupérer" Laurette chez l'homme... et que l'on perd définitivement sa trace. Plus rien sur Fatima depuis 98. Il fallut attendre 5 ans, en 2003 pour qu'enfin on se questionnât plus avant sur sa disparition. Fatima n'était pas Agnès Le Roux (et même Agnès..)

Rien de plus poignant que cette jeune femme qui s'évanouit pendant cinq ans sans que personne ne s'en soucie, un chien eût été plus activement recherché*. Rien de plus confondant que cette "arlésienne" que son ex prétendait voir régulièrement (mais, comme c'est bizarre, seulement lui!), et qui ne laissait aucune trace d'elle même, jamais, dans la quasi indifférence de tous, de toute la société. Rien de plus terrifiant que l'image que l'on a de cette jeune mère ulcérée qui à la suite d'une décision judiciaire, s'en va SEULE reprendre son enfant à un homme déjà connu pour ses actes précédents et dénoncé par la petite fille elle-même.. et dont le chemin s'arrête là. Dans ce mas isolé... entouré d'un vaste chenil! Rien de plus aberrant que cette "garde" qui a été (certes "provisoirement" mais tout de même !) attribuée à un tel personnage sans qu'apparemment personne ne s'interrogeât sur ses capacités éventuelles de récidive. Sans contrôle semble-t-il ou nettement insuffisant. Rien de plus inimaginable que la dénonciation par la petite n'ait pas été immédiatement suivie d'un retrait par l'autorité judiciaire (et de son exécution manu militari s'il l'avait fallu.) Présomption d'innocence? Zut. A la bonne franquette, c'est le Midi, on laisse en toute tranquillité d'esprit la maman prendre une valise vide, le bus, et grimper la côte à pied... pour se rendre chez le costaud qu'elle a assigné victorieusement et qui l'attend dans l'état d'esprit que l'on imagine.

Voilà : l'enfant a dénoncé le crime, sa mère l'a défendue, résultat (ce n'est qu'un cas il est vrai mais tout de même révélateur) c'est celle-ci qui a été massacrée sous ses yeux... sans que personne ne songe ou n'ait songé : 1 au risque qu'elle courait et 2 à enquêter sur sa disparition ensuite. La petite a vu le meurtre et ne l'a pas relaté. Normal, elle avait "parlé" une première fois avec les conséquences qu'on a vues, elle n'était pas prête à réitérer. C'est des années après, lorsque c'était devenu hautement probable pour tous, qu'elle a enfin expliqué ce qui s'était passé. Que peut penser cette jeune fille (à présent) de la société qui permet, qui crée de tels drames? Et surtout, peut-elle éviter de se sentir coupable d'avoir parlé puisque CELA A AGGRAVÉ LES CHOSES.. et, lorsque le drame annoncé est arrivé, personne ensuite n'a voulu/su la défendre, ni elle ni sa mère ?
Alors, que l'on ne se demande pas pourquoi les crimes sexuels intra familiaux ne sont que très rarement signalés et punis ! c'est pour cela. Parce que la société ne "suit" pas les dénonciations, ne sait pas ensuite protéger les victimes, et parfois les laisse livrées à un/des bourreau/x  surboosté/s...

Il est d'autre cas moins dramatiques mais tout à fait semblables sur le fond. La jeune fille doit se dire que si elle s'était tue, si elle avait consenti à demeurer en silence la victime de son père, sa mère serait encore en vie. Et le pire est que c'est vrai.

*Un exemple : 3 à 5 000 (?) affichettes pour retrouver Vôtan (mon chien) par exemple, 31 jours à battre la campagne, plusieurs messages radio.. (ça a marché !)

LE DOSSIER "deux femmes et demi par semaine"
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/le-dossier-des-insultes-aux-coups-et.html

Qu'avez-vous fait pour que votre mari vous mette dans un tel état?

D'accord c'était en 70 mais ensuite... lorsqu'on subit un stress, même minime, VOIRE UTILE ! (rupture, engueulades -hard ou soft-, réponse à un questionnaire, agression verbale d'un simple petit con etc..) cela revient : avoir été ainsi humiliée, avoir risqué.. (? à ce stade, c'est juste une question de hasard, de souplesse, de forme sportive, de là où les coups ont porté et comment vous avez réussi à parer, à vous rétablir ou à tomber -près de la porte ou loin!-, de votre vitesse à la course -j'étais top- et d'une voiture qui a démarré au quart de tour.. -ici il faut imaginer la femme enceinte de 3 mois-) c'est comme perdre ce que j'appellerais sa "virginité d'intégrité humaine" : on ne peut jamais redevenir comme AVANT. Même si on a été entourée ensuite -ce fut le cas-. C'est une modification définitive de l'être -infiniment plus importante que la perte de la virginité!!- et de son attitude dans l'existence, qu'on s'en soit plutôt bien sortie ou non... (plus négative lorsque le criminel vocatif n'a pas pu être poursuivi en justice.) Mais ce changement de cap de la trajectoire de la victime n'est pas entièrement funeste, au contraire : il participe d'un réflexe de survie, d'un "instinct acquis" en fonction d'une expérience inattendue : la méfiance ensuite, fût-t-elle un peu excessive, lui permet de prévoir et d'éviter des situations du même type.. un réflexe conditionné en somme, le chien de Pavlov devenant "la femme de X." C'est peut-être cela, la résilience.

Mais on est toujours sur le fil du rasoir: d'une attitude saine et efficace qui vous préserve d'autres "mésaventures", on peut glisser à la quasi dépression et d'un seul coup. Tout dépend de la forme, des circonstances, du temps qu'il fait, d'une rage de dents, d'une attitude d'un tiers -évocatrice-... voire... de sa nationalité* (!) et tout peut basculer. C'est pourquoi ces conduites d'évitement, ces quasi phobies pas nécessairement très handicapantes mais socialement gênantes.. => Je ne répondrai plus jamais à un questionnaire.

*Mon tabasseur était.. (j'ai hésité.. mais zut), arabe, et, même si je n'ai jamais dérivé vers le racisme, il est clair qu'une "agression" verbale -voire seulement une attitude déplaisante- provenant d'un maghrébin est -dans mon cas- plus évocatrice que la même, mais issue d'un européen ou d'un africain. Politiquement incorrect? Non. Eût-il été chauve, albinos ou aux yeux pers, ce serait la même chose.





L'article
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/oui-lucie-ms-on-pourrait-dire-contrario.html

LE DOSSIER
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/le-dossier-des-insultes-aux-coups-et.html

dimanche 20 avril 2014

De la pensée vue comme chier


 De la pensée vue comme défécation...

 




Intéressant. Lorsque quelqu'un de proche avec qui... bref mon ex (marre de circonlocutions à la con) me dit "tu es une ratée, une minable etc.." mais en PRIVÉ, oh le beau mot, privé.. tout va bien, c'est du PRIVÉ ! Ça ne regarde personne, ce n'est donc RIEN. Mais lorsque je l'écris, là, ça devient emmerdant... emmerdant pour celui qui l'a proféré bizarrement.. par rapport à l'image glamour d'humaniste bien disant présentée à la Galerie. Magie : lorsqu'on "rapporte" (encore un terme péjoratif, le vocabulaire du français est hautement signifiant!) la honte change de camp. C'est sans doute pourquoi on nous apprend, que dis-je, qu'on nous ordonne ! de nous taire, surtout les femmes. Idem pour les coups du reste : pudeur, bienséance, c'est comme montrer son sexe pour Milo et toutes celles qui ont osé. Et bien, il le faut.

De même, lorsque sur le net, un "fil" dérape in peu question sexisme (contre une femme, Milo en le cas.) "On" en rajoute, "on" se marre dans la chambrée, rien de très grave, on entend pire parfois, même dans de bons lycées, mais par principe il faut réagir, surtout lorsqu'il s'agit de gens très informés, droits de l'homme etc... Sans beaucoup de succès, en gros "depuis qu'on a la pilule, de quoi se plaint-on?"

Mais de la même façon, si on reprend ces joyeusetés sur un blog féministe (sans y toucher un poil) là, rien ne va plus, c'est presqu'un vent de panique qui se lève. Qu'y a-t-il de changé pourtant? Rien, mais ça dérange non plus la femme taclée ou d'autres femmes qui se sentent taclées à travers elle, mais.. les tacleurs! Donc le discours, même écrit, est lui aussi une question de cadrage, c'est à dire de "qui" regarde et quoi. Sur un fil de joyeux drilles qui blaguent un peu avant l'apéro, tout va bien, c'est comme qui dirait en "PRIVÉ" ; mais calé sur un blog féministe sérieux, triple zut, ça prend une toute autre gueule (la véritable en fait car les grosses blagues de ce genre sont hautement significative du malaise éprouvé par des hommes devant une femme qui ose montrer son corps et se servir de son vagin pour peindre, un truc aussi infâme -enfin en public parce qu'en privé, c'est plutôt très-très apprécié-, ça se CACHE.)

Il me souvient avoir dit autrefois à des élèves à propos de l'un d'eux qui s'était quelque peu lâché lui aussi (une obscénité*, je lui avais demandé de l'écrire, à quoi il s'était refusé, horrifié) : "lorsque vous dites quelque chose, il faut toujours pouvoir l'écrire ou le voir écrit et lu par d'autres. Sinon, c'est une choserie dont VOUS avez honte vous mêmes, donc il ne faut pas le dire."

*Je crois qu'il s'agissait de sucer sa boite, un truc du genre, celui-ci disait ça comme bonjour.

jeudi 17 avril 2014

La performance de Milo Moiré !! Critiques de mecs..






... quoique pondre des œufs est à tout coups beaucoup plus facile que pondre un bébé, on en rêverait toutes ! !!
http://femmesavenir.blogspot.fr/2012/10/accouchement-douleur-controverse.html



 Ce qui est intéressant ici, c'est le malaise qu'elle a suscité sur des réseaux sociaux, même parmi des gens habituellement nickel chrome question humanisme et intellectuellement très pointus. On ne peut pas parler de tollé mais enfin par moment, on est limite. Du coup, ça interpelle.. d'où cet article qui ne fait que relater (alors que sans cela je n'y aurais pas prêté beaucoup attention -je suis sur un chantier- même si je trouve d'emblée la démarche intéressante.) C'est bien le signe qu'elle a réussi ! On s'aperçoit ici qu'il faut expliquer des évidences à des gens habituellement plutôt au top.. ce qui revient un peu à expliquer la règle de trois à des gus bossant sur l'équation de Fermat. (Et l'humour y perd beaucoup!..) 





GC : méthode éprouvée, l´exhibitionnisme ´ouvre les portes du net, j´aurais rajouté des plumes dans le c.

GN : Exhibitionnisme vaginal "artistiquement con temporain : un nouveau GENRE! de poule (à poil) pond des Oeufs (Génétiquement Modifiés ?) fécondés ou pas fécondés? les a mateurs d'omelettes s'en moquent..

AS : et alors ? ça apporte quoi au juste ? m'en fous!
NJ : Pondue pour sa notoriété.

HL (apparemment je suis la seule femme sur le fil) :  Mais non, vous n'avez pas compris, c'est juste une image, un symbole, un archétype, un paradigme (les femmes réduites à des pondeuses) il faut tout vous expliquer, les mecs, on dirait que votre cerveau est embrumé par le sexe, et non celui de Milo. On nous a tellement fait honte de notre corps, même et surtout en s'en servant (comme fabrique de chair à canon) que c'est la réaction normale. Bravo à Milo.
            NJ : Qu'est qu'on est con.
HL : Je n'ai jamais dit ça, au contraire, pour des trucs pointus comme la politique extérieure de Poutine par rapport à ... vous (enfin je simplifie) êtes au top. Mais pour des évidences quotidiennes, au contraire, un peu... durs à la détente, (intellectuellement s'entend évidemment. )
NJ  L'intellect est défaillant mais la bite est au garde à vous : je vois que la condamnation des préjugés sexistes n'est pas à double-sens.
HL:  Pas tout à fait, simplification abusive. Les préjugés "sexistes à DOUBLE SENS" ? Mmm un concept intéressant. Remplace "sexiste" par "antisémite" par exemple et tu verras ce que ça donne. Non?

NG  Ouais enfin bon, le coup de la pondeuse, en terme de symbolique c'est du lourd, du très lourd ! Et y a pas besoin d'avoir un QI de 150 pour comprendre qu'on soit un mec ou une nana, excusez moi mais c'est un peu léger comme réflexion sur sujet... A + !
HL : Je ne sais pas ; c'est surtout quand on en prend plein la gueule et TOUS LES JOURS qu'on comprend mieux. Comme dirait cet abominable Nietzsche ("seul ce qui ne cesse de faire souffrir etc..")

SA : La peinture et ses lolos sont beaux, après le démarche est à mourir de rire
GO : Oui, je comprends, mais c'est pas parce qu'on comprend que... D'ailleurs ce serait un homme qui pondrait des œufs avec son c... que ça me ferait sans doute le même effet. Enfin, ce qui me gêne plutôt c'est qu'on essaie de lier ça à une référence artistique. Et ça me gêne parce que... où est l'art là-dedans ? Ça j'ai du mal. Performance, oui et certes, et pas des moindre, mais. Je repense à Klein. Est-ce qu'aller jusqu'au bout d'une idée fait de l'art ? Ou est-ce d'autre chose dont il s'agit. Les Femen par exemple, est-ce que ce sont des artistes alors ? Est-ce qu'un député est un artiste ? Est-ce qu'une maîtresse d'école est une artiste ? Où est le concept d'art ici, à part de vouloir vendre une toile sur un marché, - celui de l'art effectivement - qui va s'en emparer comme une simple marchandise à rentabilité ? J'ai vraiment du mal du mal à joindre les bouts du puzzle...
NG : Le problème c'est que la performance en elle-même ouvre la voie à des réactions stéréotypées et non à une vraie réflexion....
SA : Parle pour toi, ma réflexion est saine
HL : Je ne suis pas spécialiste mais je ne vois l'art que comme quelque chose qui dit ce que le logos ne peut pas dire (ou essaie mais sans succès). Si Milo avait baladé une pancarte en disant "nous ne sommes pas des pondeuses, à bas la société machiste capitaliste.." ce que nous faisions autrefois consciencieusement de Bastille à République par tous les temps!! personne n'en parlerait. Idem pour ce que dénoncent les femens. C'est en ce sens que je vois l'art (mais il y a sans doute d'autres conceptions.) Lorsque je me suis aperçue dans ma galerie que des analphabètes (immigrés non francophones) comprenaient d'emblée une install (sur l'inégalité de la répartition des richesses et la guerre en Irak -le pétrole-) alors que le logos, couic, forcément, ils ne parlaient pas français......

HL : D'accord Nicolas (G.), on n'y échappe pas : il y a plein de mecs (?) qui regardent... en pensant peut-être à autre chose. Mais ça ne fait rien.
NG : Je ne pense pas du tout à ses seins et à son cul, c'est complètement desérotisé enfin presque!
AS : une femen dans l’art ?
HL : Les femens ont fait de leur corps un support d’œuvres militantes, artistiques détournées si on veut (image par exemple du printemps de Botticelli, je suppose etc.. ) pour le tourner en dérision évidemment ("la" femme-fleur..)

[suite du dialogue ici "on se lâche un peu -un peu plus devrais-je dire- vers 21 heures" -l'apéro peut-être?-.. http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/dialogues-sur-milo-moire-et-sa.html ]

ET JUSTE COMME RAPPEL, OUR BODY IS NOT ASHAMED
.

our body 2 par helenelarrive

LE DOSSIER 
http://femmesavenir.blogspot.fr/2014/04/quand-les-femmes-prennent-leur-corps-en.html