Blog-note

dimanche 20 janvier 2013

Aaron Swartz. Le copyfraud, la rétention de données... On peut en mourir, la preuve !

       Aaron Swartz, conduit au suicide à 26 
    pour avoir refusé de faire un simple "clic -lien-"
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Carmen Ortiz, la zélée procureure qui le poursuivait



J'avais fait deux articles sur le sujet (liens)

... et voilà qu'aujourd'hui, un article de Dazibaoueb http://www.dazibaoueb.com/article.php?art=32212 relate la mort par "suicide" d'Aaron Swartz qui précisément se battait sans faiblir avec un cran qui force l'admiration pour l'accès libre aux données et qui était harcelé de procédures comme les américains savent si bien faire par les avocats pointus type deskaneux de ceux qui ont intérêt à les conserver payantes ou secrètes (pour d'autres raisons). Un immense salut à Aaron, et la certitude que d'autres hackers reprendront son œuvre.

"La mort d'Aaron n'est pas seulement une tragédie personnelle, c'est le résultat d'un système judiciaire où l'intimidation, le harcèlement des poursuites sont pléthores. Ce sont les décisions du bureau du procureur au Massachusetts et le MIT qui l'ont conduit à la mort. Le procureur des États-Unis l'a poursuivi pour un nombre de chefs d'accusation particulièrement iniques pour plus de 30 ans de prison, afin de le punir d'un "crime" qui n'a pas fait de victime [au contraire] tandis que contrairement au JSTOR, le MIT a refusé de le défendre et ce faisant de défendre ses principes mêmes."

In english here (link)
 

samedi 19 janvier 2013

Crimes de masse et bensodiazépines

D'après Georges Imbert*

L’être humain est un territoire sacré. Personne n’a le droit d’y pénétrer. Toute intrusion, sans l’accord de l’intéressé, sous quelque prétexte que ce soit, constitue un viol. Chacun est libre, par nature, de disposer de son corps, de son esprit et de son âme, selon sa volonté. Ce droit est imprescriptible.

Connecticut

Au fur et à mesure que les heures passent et que les circonstances de l'effroyable tuerie [de Newtown] apparaissent le portrait psychologique du tueur se dégage. Et les causes, la dangerosité des armes à feu. Oui mais.. Pendant qu'une trentaine de personnes dans une école du Connecticut, dont de très jeunes enfants, tombaient sous les balles du tireur fou, en Chine avec un simple couteau un autre tueur faisait une vingtaine de victimes également parmi des enfants ! La liste est longue : Francis Holmes, Madame Lhermitte (5 enfants égorgés), Dormier (18 morts), à Solliès-Pont (16 morts) à Tours (5 morts), en Norvège (76 morts), en Vendée le Dr Becaud (5 morts) etc… le nombre des tueries en France est très impressionnant et les armes utilisées ne sont pas toujours les mêmes. [Il est évident qu'avec une arme de guerre on peut tuer plus qu'avec un simple couteau, et qu'il faut interdire l'accès et la prolifération de ces outils de mort.] Mais un point commun qui n’échappera pas aux épidémiologistes, tous les drames cités et bien d'autres ont été commis sous l'emprise du Valium Roche ou d'un "tranquillisant ou somnifère" anxiolytiques de la même classe. "Le Prix du bien être" ! Pour ma part, depuis plus de 20 ans après mon propre drame familial, je pose la question : le Prix du bien être des populations par des prescriptions d'anxiolytiques autorise-t-il la mise à mort programmée de tant de victimes parfois très jeunes ? (Lien avec "les médicaments qui vous veulent du mal".)
Georges Alexandre Imbert Président de l’AAA-VAM
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*CONTROVERSE: le drôle de jeu de M. Imbert (Le Parisien)

Georges Alexandre Imbert, président de l'Association d'aide aux victimes des accidents de médicaments était-il totalement désintéressé lorsque lundi dernier il réclamait des négociations "à l'amiable" avec le laboratoire Servier afin d'obtenir des indemnités pour les victimes du Mediator? Conflit d'intérêt? L'association qui traite actuellement 1000 dossiers réclame à chaque patient qu'elle défend un pourcentage sur les indemnités qu'il percevra. Dans le document d'adhésion, on peut lire "l'adhérent donne l'ordre irrévocable au cabinet d'avocats ou aux assureurs chargés de régulariser la transaction de virer au compte bancaire de l'Aaavam 5% du montant de l'indemnité allouée au titre du dédommagement". Concrètement, si les mille dossiers se soldent en moyenne par 100 000 € d'indemnités chacun, l'association empochera 5 millions d'euros, une pratique qui fait bondir l'UFC Que choisir par Alain Bazot : "C'est inacceptable, tout le montant du préjudice doit aller aux victimes. Les associations doivent être financées par leurs cotisations". Georges Imbert, répond "qu'il ne touche pas un centime personnellement. Mais a besoin d'un peu d'argent pour les frais de procédures, de déplacement et de secrétariat". Mais "le problème, c'est que M. Imbert a une relation privilégiée avec Jacques Servier, qui le manipule, peut-être à son insu" accuse un avocat. Celui-ci admet leur "proximité" depuis qu'Isabelle Servier sa fille a tué son mari en 1999 (elle a bénéficié des circonstances atténuantes, le tribunal ayant estimé qu'elle avait agi sous l'emprise de benzodiazépines produits par la firme suisse Roche.) "Isabelle Servier avait rejoint mon association avant son procès. Sur le conseil de l'avocate de Servier, j'ai effectivement été cité comme expert à son procès et dénoncé le danger de ces médicaments. Si cela a pu l'aider, j'en suis fier", explique Georges Imbert qui a connu un drame similaire, le suicide de son fils par défenestration après la prise de la même classe de médicaments, à l'origine de son combat.

Totalitarime et pollution en deux images

"Le principe de la tyrannie, c'est que les hommes se battent 
pour leur esclavage comme s'il s'agissait de leur liberté" (Spinoza)

Ici, "on" déverse ce que vous pouvez imaginer


Là (en aval) "on" se baigne


Un constat désespérant parfois. La raison en est l'intox facile à instiller à ceux qui n'ont pas d'instruction, qui se débrouillent mal, que la société a laissés au bord du chemin c'est à dire ceux qui auraient le plus besoin d'être informés et soutenus, à qui on laisse croire que se battre ne sert à rien, qu'ils perdront toujours, que "les autres" sont et seront toujours plus forts, et les juges et la justice, de leur côté.. Un monde d' "autres" tout puissants assombrit leur univers et les démolit: ce sera pire ensuite, mieux vaut ne pas bouger.. voire tacler ceux qui se battent. Ce qui n'empêche des propos extrêmement virulents et justifiés mais sans portée. Il arrive aussi, lorsque quelqu'un tente de faire basculer le système en dénonçant des faits, par exemple un journaliste, qu'il soit débouté. "Ne dites rien SVP, j'aurais des ennuis, on saura que c'est moi", ceci même lorsqu'il s'agit de faits que n'importe qui peut constater, exemple des égouts qui se déversent dans une rivière. Il arrive aussi et c'est pire que dans une même famille, une mère par ailleurs aimante trahisse sa propre fille, briefée par un "puissant" contre lequel celle-ci ferraille, "dans son intérêt" croit-elle car "elle risque les pires ennuis".*

 

Il n'en demeure pas moins que parfois, miracle, lorsque, le dos au mur, un/e ose s'insurger, au moment où il gagne -par exemple en justice- tous se solidarisent (lien). Le bon sens, l'idée de justice, insuffisants pour se positionner a priori, lorsque celle-ci a tranché, se détachent enfin, clairs, opératoires. 



La justice et l'éducation sont donc les domaines les plus importants de la société.. et les plus dépourvus de moyens.           


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* Un cran de plus et on débouche sur le totalitarisme pur: ainsi a-t-on vu lors de certains procès, des parents témoigner -mensongèrement- contre leurs enfants, les Greenglass, frère et mère contre Ethel Rosemberg etc... 

samedi 12 janvier 2013

En plein Paris, Sakine, Léyla et Fidan, femmes kurdes, en complète sécurité (!!)


Ahmet Kaya, dissident kurde en exil, une voix 
superbe, mort à Paris en 2000 d'une "crise cardiaque"

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Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez

Les "Loups gris"? Peut-être, à Paris comme à Anduze
Des milliers de manifestants (15 000) aujourd'hui. Il me souvient d'avoir parfois travaillé à l'institut kurde lorsque j'écrivais mon livre, ("Noces kurdes") et apprécié une ambiance qui me rappelait celle de mon enfance en pays minier, livres, culture et militance prolo bon enfant, égalité hommes-femmes (enfin apparente) camaraderie, café etc... avec ce trait d'outrance révélateur et lui aussi évocateur.. un peu agaçant (le portrait d'Ocalan en pied, bougies et fleurs, plus la musique en boucle lancinante en arrière fond..) On s'y sentait en complète sécurité, mais alors complète ! sauf le flash d'un appareil photo lorsque je pris moi-même la photo au père Lachaise de la tombe d'Ahmet Kaya mais bon c'était loin. Pas de luxe, un confort sommaire mais réel, c'était Clé. Et voilà !!!

Intervention de la France au Mali, un peu d'histoire...

L'Afrique, berceau de l'humanité (lien)?  Oui si on considère l'Egypte comme africaine, ce qu'elle est objectivement.

Modibo Keita, le "seul homme politique devant lequel je ne sois pas obligé de me baisser" comme disait de lui de Gaulle, avec son humour non dénué d'arrogance. Malinké, né à Bamako, surdoué sorti 1er de Norm sup mais simple instituteur de vocation, il fut un leader panafricain remarquable et longtemps Président du Soudan (et Mali) alors français... Renversé par une junte militaire*, il est mort en 77 à 62 ans dans des circonstances suspectes après 9 ans de détention dont plusieurs de bagne qui l'avaient affaibli, sans doute empoisonné. 


* Son leader Moussa Traoré est également responsable de la  déportation au Sahara dans des "camps de concentration" à l'africaine de milliers d'étudiants dont en 88 Abdoul "Cabral" (photo) étudiant en philo (lien) dont le lycée de Bamako porte le nom ainsi que entre autres Dramé Kadidia Bocoum, Keïta Oumou Diarra (photo), Diocély Koné.. 

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 Bon, si on résume, arrêtez moi si je me trompe, les "islamistes" (par touaregs interposés) ont aidé à liquider Khadafi, puis se sont retournés contre le Mali pour en croquer un bout, c'est le coup des talibans en Afghanistan; service après vente donc, on aide le Mali contre eux.

Depardieu et Pitun


mercredi 9 janvier 2013

Lettre ouverte à Depardieu d'une minable

Minable? Oui je suis minable, pour vous cela ne fait aucun doute. Nous avons bien des points communs cependant. Comme vous, je suis née en 1948 et comme vous, j’ai commencé à travailler à 14 ans [l’École Normale où étaient bouclées les enfants pauvres et "méritants" constituant bel et bien un travail] puis comme prof de philo. J’ai toujours payé mes impôts quel qu’en soit le taux sous tous les gouvernements en place. À aucun moment, je n’ai failli à mes devoirs. Les élèves auxquels j’ai enseigné témoignent de mon attachement à la justice et à la liberté. J’ai tout à faire ici et continuerai à le faire d’une autre manière. Je considère moi aussi que la création, le talent et surtout l’engagement politique sont parfois sanctionnés [par une carrière financièrement et socialement obérée dans mon cas.] Je ne demande pas -ou presque- à être approuvée. Je reste et paye mes impôts, ce qui me met dans une merde relative pour diverses raisons que je n’ai pas à expliciter ici. A un moment, j’ai eu à peine de quoi manger.  

Mais je conserve d'autant plus le désir de changer les choses et j’y parviendrai si peu que ce soit. De la Sécurité sociale, comme vous, je ne me suis presque jamais servie et comme vous, je me sens citoyenne du monde, ma mère me l’ayant aussi toujours inculqué.

Je trouve minable l’acharnement Manuel Walls contre les roms qui condamne des gosses à de la garde à vue hard quand tant d’autres échappent à toute sanction véritable et je blâme ceux qui conduisent bourrés car s’ils n’ont encore jamais tué, ce n’est qu’une question de temps; minable également ceux qui, enrichis par nos impôts, quittent le navire lorsqu'il tangue et que de vrais pauvres et exclus en raison de leur origine auraient besoin d'une aide que vous pourriez facilement leur apporter. 


J’ai eu en charge 3000 ( ?) étudiants et élèves auxquels j’espère avoir apporté un peu plus de raison, de lucidité et de bonheur. Je ne suis ni à plaindre ni à vanter. Malgré mes excès, mon anorexie et mon amour de la vie, je suis un être libre, Monsieur Depardieu, non enchaînée au fric, et ne vais donc pas rester polie : autrement dit, je vous emmerde. Il serait mieux de ne plus entendre parler de vous, vous nous faites un peu honte. N'oubliez pas de donner le bonjour à Poutine de la part d’Anna Politkovskaïa et des 118 jeunes marins du Koursk (lien) sacrifiés à sa tyrannie. Hélène Larrivé (lien)


lundi 7 janvier 2013

Depardieu en Russie, un dilemme






Incroyable mon inculure (lien) ! J'ai cru que c'était une blague, un jeu de mots foireux, mais ça existe vraiment, la Mordavit enfin presque! On dirait une comédie de boulevard, si ça inspire.. Un Depardieumoi pisse-avion nommé, Putin de Dieu, Sinistre de la culure en Mordavit, ça le fait bien, je le sens sous ma plume.


Cornélien



dimanche 6 janvier 2013

Anna Politkovskaïa et le génocide tchéchène; Depardieu et l'argent; Bardot et les éléphants




C'était à la rubrique "chef d'œuvre en péril" du Times et Huffington Post, un soir de cuite mais de cuite russe, c'est à dire de cuite puissance n. Poutine, l'ami des bêtes mais pas d'Anna Politkovskaïa a l'oeil qui s'allume soudain.

"SOS, actrice sexe symbole, poitrine célèbre et fesses n'en parlons même pas, échangeait son statut d'icône éternelle de "the" femme enfant sensuelle contre la vie de deux éléphants menacés de mort, accepterais tout asile même de Hugo Chavez. Les hommes politiques français sont tous des truduc. Brigitte Bardot." Emoustillé, le Pou-pou des Pussy Riot a cru qu'un des éléphants menacé d'euthanasie était Depardieu car une autre annonce de la même veine attira son œil égrillard: "Moto star d'innombrables films plumé par ce nimbus nébuleux de Hollande qui veut sous prétexte de crise, écorner un tas d'argent si laborieusement acculumé (je laisse) par une popularité anti conformiste révolutionnaire [comme faire pipi dans un avion devant un public égaré] cherche pays intéressant, climat indifférent, même l'Alaska si chauffage gratuit, étudierais toute proposition. J'emmerde les bourgeois. Les hommes politiques français sont des truduc. Gérard Depardieu." Sacrée Brigitte, elle faisait donc aussi dans la récup d'encombrant.

Il s'est aussitôt empressé d'accepter et la femme et l'éléphant qui allait avec, bien décidé à être témoin de la noce en mondiovision. Hélas, il dut se contenter de l'hénorme, à la grande joie des vivandiers du bled, Brigitte ayant immédiatement trouvé preneur chez Obama d'Iron Lodge dans une réserve d'indiens végétariens...  

Cévennes, bella ciao


jeudi 3 janvier 2013

D'où vient l'argent ? La "crise" pour les nuls (limpide) à partager

In english here (link) 


TOUT SE TIENT

En somme, le système est tel qu'en prêtant de l'argent, les banques en "créent" (de l'argent fictif) qu'elles vont comptabiliser dans leurs acquis (leur "réserve") afin de pouvoir en prêter encore, qui sera toujours compté dans leur "réserve", ce qui leur permettra etc etc.. Elles ont donc besoin de beaucoup d'emprunteurs, donc de "croissance" (à tout prix) qui va leur rapporter de plus en plus d'intérêts eux, bien réels... C'est pour cela que fleurissent des aéroports inutiles, des barrages de circonstances, des immeubles qui resteront vides, des centrales nucléaires qui tuent, des usines de pesticides, de produits toxiques, de médicaments, ceci associé à l'encouragement au gaspillage, à la goinfrerie et sur consommation en général, et à l'obsolescence programmée des objets industriels.. générant des masses de déchets, polluant, déforestant et saccageant la planète et les espèces y compris humaines à un point de non retour. Notons aussi que la consommation entraine la consommation (des vêtements => des meubles; la sur bouffe => des médicaments contre les maladies qui s'ensuivent; et ceux-ci => d'autres pour pallier les effets secondaires; => qui en nécessiteront d'autres encore pour pallier etc..)  



Sinon il y a l'article un peu savant (lien)

Don Gallo, curé qui fait envie

Traduction tout à l'heure, le temps de ressortir 
mon vieil italien de 5ième, là ça vaut le coup !

Don Gallo, un curé qu'il faudrait exporter et faire reproduire



La crise bancaire en Europe

(Lien)

Plus simple que l'article, la vidéo!

A partir de l'article de Daniel Munevar
 
Les principales caractéristiques du fonctionnement des institutions bancaires européennes et l’impact des transformations des dernières décennies sur leurs difficultés actuelles.


Le fonctionnement d’un système bancaire moderne

Aujourd’hui pratiquement tous les systèmes bancaires opèrent sur base d’un modèle fractionné de réserves où la Banque centrale exerce la fonction fondamentale de contrôle. La Banque centrale a le pouvoir de créer ou d’éliminer des réserves bancaires en contrôlant les bilans des banques l’objectif étant d’augmenter ou de diminuer l’offre monétaire au sein de l’économie (leur capacité à prêter de l'argent qui a un impact direct sur l’activité économique.) Les réserves ont pour objectif le maintien d’un niveau minimum de cash. Ce modèle est appelé fractionnaire car l’augmentation réelle du crédit lié à l’augmentation des réserves que doivent détenir les banques peut être un multiple de plusieurs fois cette augmentation. La raison en est qu’une banque a seulement l’obligation de provisionner dans ses comptes de bilan une fraction de l’augmentation des réserves d’entre 10 et 20% tandis qu’elle convertit le reste en crédit qui donne lieu fictivement à l’équivalent en monnaie en circulation dans l’économie. Une augmentation par exemple de 100 euros dans les réserves bancaires menées à bien par la Banque centrale européenne (BCE) permet une augmentation de plus de 1000 euros de la quantité d’argent en circulation. Dans la mesure où une banque qui reçoit l’augmentation des réserves en garde 10%, cela lui permet de convertir le reste en crédit ce qui donne dans un premier temps 190 euros en circulation. Si ce processus se répète pour une seconde banque, la nouvelle augmentation de crédit d’une valeur de 81 euros porterait l’offre monétaire totale à 271 euros. Si elle se répète un nombre suffisant de fois, l’augmentation totale de l’offre monétaire arriverait à 1.000 euros.


Le capital propre d’une banque représente en général une petite partie entre 3 et 12% des actifs sur lequel la banque peut compter. Une banque opère donc en grande partie avec l’argent du public, obtient des revenus en arbitrant le risque d’investissement c’est-à-dire qu’elle capte des dépôts à court terme du public, qu’elle rémunère par des taux d’intérêt bas pour les investir ultérieurement dans des projets d’investissement offrant de bonnes perspectives de rendement à long terme rémunérés par des taux d’intérêt plus élevés que ceux offerts au public. Le différentiel entre les taux d’intérêt payés au public et ceux qui rémunèrent les prêts est l'indicateur de rentabilité de la banque. Le contrôle des dépôts de la part de la Banque centrale comme nous l’avons signalé fonctionne comme un mécanisme destiné à ce que les banques aient un minimum de liquidités pour assurer leurs transactions. Mais les Banques centrales exigent qu’elles soient composées d’actifs hautement liquides et à faible risque, de préférence sous la forme de titres de la dette souveraine. Par ailleurs, en modifiant le niveau des réserves qu’elle exige des banques, la Banque centrale peut augmenter ou réduire le multiplicateur de l’offre monétaire, par exemple dans le cas où la Banque centrale considère que l’offre de crédit augmente trop, elle peut augmenter le niveau des réserves requises ce qui oblige les banques à diminuer leurs crédits.


Enfin la garantie des dépôts dans les banques (au cas où la banque éprouverait des problèmes de solvabilité) ne vaut que jusqu’à un certain niveau . Les banques modernes travaillent avec l’argent du public mais celui-ci bénéficie d’une garantie de l’Etat. Néanmoins, il n’existe pas actuellement un système de limitation drastique de l’utilisation des ressources du public de la part des entités bancaires.


La transformation des banques au niveau international

Les fortes régulations introduites après la seconde guerre mondiale  ont amené les grands groupes financiers à opérer au niveau national ou au niveau régional. Plus important, l’établissement de la limitation du type d’activités des banques pour les opérations avec l’argent du public bénéficiant d’une garantie de l’Etat on établit une séparation entre banques de dépôt et banques d’investissement, seules les banques commerciales pouvant recueillir les dépôts du public bénéficiant d’une garantie de l’Etat. Parallèlement leur champ d’activités avait été réduit aux prêts aux particuliers et entreprises et excluait l’émission de titres, d’actions et de tout autre instrument financier. Les banques d’investissement captant les ressources sur les marchés financiers se sont elles spécialisées dans ce type d’activités.


Ceci a permis d’éviter des crises financières significatives pendant plus de 30 ans. Cette séparation des activités a commencé à être affectée en 70 par la croissance rapide du marché des eurodollars de Londres qui sont devenus le principal mécanisme finançant les opérations internationales. Comme le centre des opérations du marché était à Londres et que la monnaie était le dollar américain, il n’existait pas de système de régulation pour encadrer les activités des entités financières qui y opéraient. C’est la raison pour laquelle ce marché de Londres est devenu attractif pour des entités financières aux ambitions globales tant américaines qu’européennes. L’absence de régulation effective leur a permis de développer des activités portant les variations du cours des titres, les actions et les valeurs mobilières (securities) interdits sur les marchés domestiques tant américains qu’européens.


Un autre développement a été l’accroissement de la sophistication des marchés de titres et valeurs mobilières, ce qui a permis aux banques d’investissement de prendre des positions dans les niches du marché sur lesquelles opéraient les banques commerciales traditionnelles. Du fait de la garantie par l’Etat des dépôts des banques commerciales, leur clientèle pouvait emprunter à de faibles taux, ce qui permettait à ces banques commerciales d’octroyer des crédits à des taux inférieurs à ceux des banques d’investissement. Seules les grosses entreprises intéressées par l’émission de titres ou d’actions utilisaient les banques d’investissement. Avec le développement de ce qui allait devenir les Asset Backed Securities.

(ABS) cette situation a radicalement changé. Les ABS ont permis aux banques d’investissement de réduire significativement les taux d’intérêt des crédits proposés à leur clientèle et ont ainsi commencé à entrer en concurrence avec les banques commerciales traditionnelles et affecter négativement leur rentabilité.


Il faut pour en comprendre la raison voir la différence entre un crédit traditionnel et la structure d’un ABS. Dans le premier cas, après une analyse de risque la banque octroie un crédit et l’enregistre comme un actif dans son compte de bilan jusqu’à ce qu’il ait été remboursé. Dans le second, l’ABS donne lieu à la création d’un titre, produit de la somme d’un nombre déterminé de crédits aux caractéristiques similaires. Les flux d’actifs associés au titre proviennent directement de crédits individuels. Cependant comme la probabilité d’impayé d’un grand nombre de ces crédits individuels est inférieure à celle d’un seul crédit individuel le risque associé au nouveau titre est inférieur à celui du crédit individuel. Cela permet que le taux d’intérêt de l’ABS soit inférieur à celui d’un crédit standard. Les banques d’investissement ont par le biais de ce mécanisme converti de grandes quantités de portefeuilles de crédits individuels en ABS pour ensuite les vendre sur les marchés secondaires.

Etapes de la création d’un ABS



1 : les ménages obtiennent des crédits de la part d’institutions financières. 2 : la banque émet un titre sur base des crédits individuels des ménages. 3 : la banque vend le titre à un investisseur. Le paiement du titre correspond au paiement des crédits individuels. Les ABS ont eu un impact direct sur le fonctionnement des marchés financiers en donnant la possibilité aux banques d’investissement de faire concurrence aux banques commerciales ce qui a entraîné de fortes pressions sur ces dernières. Elles ont alors à leur tour fait pression sur les organes de régulation pour que ceux-ci les laissent procéder à l’émission et à la vente de valeurs mobilières dans le but de concurrencer les banques d’investissement. Tant aux Etats Unis qu’en Europe, les organes de régulation ont cédé face aux pressions et autorisé les banques commerciales à participer à ce segment de marché à condition que cela ne devienne pas leur activité principale.


L’expansion internationale des banques a également eu un effet sur les cadres de régulation du système financier. La co-existence de différents systèmes de régulation au niveau national a crée le besoin d’une régulation unifiée au niveau international entre banques américaines, européennes et japonaises. L’accord de Bâle qui a donné naissance à des mécanismes pour que les banques opérant au niveau international soient obligées de provisionner un pourcentage de réserves par rapport à leur portefeuille global d’opérations en a été le fruit. Il a été en son temps une conséquence directe des pertes des banques étasuniennes pendant la crise de la dette de l’Amérique latine dans un contexte où les organes de régulation étasuniens n’avaient pas obligé les banques a augmenter leurs marges de réserves par rapport à la croissance rapide de leur portefeuille de crédit à la région au cours des années 1970.

C’est ainsi que les grandes banques internationales ont commencé un processus global d’arbitrage en matière de régulation. Elles se sont mises à exploiter les failles et les contradictions entre les régulations au niveau national et international. Cela leur a permis de se positionner dans des niches de marché dont l’accès leur était auparavant inaccessible en raison de leur modèle commercial. La directive sur les services financiers de 1993 de l’Union Européenne a été un moment clé de ce processus. Suite à l’adoption du Traité de Maastricht, la Commission européenne a avancé dans la consolidation d’un modèle bancaire universel intégrant les activités commerciales et d’investissement dans un seul type d’entité. A cela s’est ajouté la création d’un passeport bancaire européen pour permettre à une banque domicilié dans un pays de l’Union européenne de poursuivre son activité dans tous les autres pays membres. Les différentes mesures de régulation considérées dans leur ensemble ont alors commencé à remplacer celles existantes au niveau national et ont contribué spécifiquement à l’élimination des barrières entre les différents segments de crédit existant jusqu’alors dans les pays de l’UE.

Pendant ce temps, le développement de nouveaux instruments financiers se poursuivait outre Atlantique. Dans un contexte caractérisé par une concurrence croissante entre les banques au niveau international, l’innovation financière s’est concentrée sur la création de mécanismes permettant la réduction du risque pour le crédit et par ce biais le pourcentage nécessaire de réserves bancaires. Cette réduction des réserves bancaires avait un rapport direct avec la possibilité d’affecter la plus grande quantité possible de ressources à des crédits pour l’obtention de bénéfices plus élevés.

L’utilisation des ABS a marqué le premier pas dans la réduction des risques relatifs aux comptes de bilan dès lors qu’une fois que la banque vend à un investisseur un titre émis, elle libère les ressources associées aux réserves représentant les garanties liés aux crédits individuels. Le second a été le résultat de la création des Collateral debt obligations (CDO).

Les CDO sont l’échelon suivant dans la gestion du risque financier de par la dispersion du risque de défaut de paiement d’un instrument financier. En raison de la sophistication croissante du marché des titres, les banques ont élaboré des instruments financiers conformément à l’exigence de rentabilité et de risques des investisseurs. Les CDO répondent à cela par la création d’une structure subordonnée de rémunération des titres. Ainsi, un investisseur peu enclin au risque achèterait une position senior dans la structure alors qu’un autre investisseur enclin à prendre davantage de risques achèterait une position plus risquée mais évidement potentiellement plus rémunératrice. Les rémunérations fonctionnent en cascade. Les premiers paiements se font aux investisseurs senior et dans la mesure où ils se poursuivent ils finissent par arriver aux investisseurs aux positions plus risquées. Cependant en raison de la structure subordonnée du risque et le faible niveau de probabilités de risque de défaut associé à un paquet de crédits, la plus grande partie des sections des CDO reçoivent la meilleure note : AAA. En théorie, l’importance des CDO réside donc dans la possibilité d’augmenter la rentabilité des actifs d’une banque en échange d’une diminution du profil risque. Or, cette réduction du risque dans le portefeuille d’investissement de la banque libère des ressources pour de nouveaux crédits et investissements.

Graphique 3 - Structure d’un CDO



La dernière étape, sans doute la plus dangereuse, en matière d’innovation financière a été la création des Credit Default Swap (CDS). Les CDS agissent comme des assurances sur les produits financiers. Comme dans le cas d’une assurance standard, l’entité qui contracte ce genre d’assurance sur le crédit s’engage à des paiements réguliers en échange de la protection de l’entreprise d’assurance dans le cas d’un défaut de paiement ou d’une variation importante du prix du produit financier. Cependant, - à la différence d’une assurance classique-, l’entité qui recherche la protection sur un produit financier ne doit pas être propriétaire ou avoir une quelconque relation avec le produit pour lequel elle achète la protection. L’avantage des CDS pour la banque réside dans la possibilité de réduire les réserves de crédit chaque fois que ledit instrument financier transfère le risque hors du compte de bilan vers l’entité d’assurance. Cela a donné lieu à de curieuses structures de financement comme les CDO synthétiques qui combinent des éléments des CDO et des CDS sans aucun type de contrôle de la part des entités de régulation aux Etats-Unis ou en Europe.

L’utilisation croissante par les banques commerciales et d’investissement d’instruments comme les ABS, les CDO et CDS a conduit à un changement radical du modèle commercial de ces banques. La rentabilité d’une banque commerciale traditionnelle repose sur le différentiel entre l’intérêt octroyé aux dépôts et celui payé pour les crédits faits par la banque mais surtout de la solvabilité des emprunteurs. Dans le nouveau modèle commercial du secteur bancaire développé aux Etats-Unis, la solvabilité pour les crédits passe au second plan puisque ceux-ci sont mélangés pour former des titres et vendus à d’autres investisseurs entraînant la dispersion du risque dans le reste du secteur financier. La principale source de recettes des banques aux Etats-Unis est maintenant liée aux commissions demandées aux investisseurs pour la création de ce type d’instruments financiers. Ce modèle bancaire connu comme d’ "Origine et Dispersion" a comme élément central la création de la plus grande quantité possible de dérivés financiers susceptibles de trouver acquéreur sur les marchés financiers internationaux.

Alors que les autorités chargées de la régulation des deux côtés de l’Atlantique auraient pu intervenir pour faire valoir les lois existantes, elles sont restées passives ce qui a de fait provoqué l’accélération de l’innovation financière. Aux Etats-Unis, la loi de Modernisation Financière de 1999 a éliminé les derniers vestiges de la loi Glass Steagall et a favorisé la création d’énormes corporations financières en mesure de capter les dépôts commerciaux, d’intervenir en matière de création de titres et d’actions, d’assumer des fonctions d’assurance et d’investissement direct sur le marché des dérivés financiers. Cela signifie permettre aux banques de faire des paris à grande échelle avec de l’argent public garanti par l’Etat.

L’accord de Bâle de 2004 a constitué, au niveau international, la principale régulation des changements intervenus dans le fonctionnement des banques les plus lourdement exposées aux marchés de valeurs mobilières et dérivés financiers. L’accord établit la séparation dans les comptes de bilan des banques entre deux secteurs : le trading book (registre commercial) et le banking book (registre bancaire). Le premier comprend tous les instruments financiers (titres, actions et produits dérivés) non expirés et destinés à la vente. Devant apparaître dans les comptes de bilan de la banque, leur prix est celui en vigueur sur les marchés au moment de l’établissement du compte de bilan. Dans le cas du registre commercial, l’accord de Bâle prévoit la prise en compte de trois éléments. Le premier oblige les banques à provisionner des réserves en capital équivalentes à 10% du risque créancier assumé par la banque et mentionné dans son compte de bilan. Un second élément se réfère à la composition de ces réserves. Cette exigence connue comme Tier 1 ayant pour fonction de protéger la banque en cas de pertes, ces réserves doivent être composées d’actifs liquides et dénués de risque. L’accord de Bâle II inclut la dette publique des pays de l’OCDE |1| comme l’un de ceux-ci, raison pour laquelle les titres de la dette sont devenus la principale composante pour des réserves bancaires. Le troisième et dernier élément est qu’en raison de la présence massive de dérivés financiers dans les comptes de bilan et leur complexité, ladite analyse de risques pouvait se faire via des modèles élaborés par les banques elles-mêmes. Cette mesure a de fait impliqué le transfert de la responsabilité de la régulation financière aux entités (les banques) qui devaient en théorie faire l’objet de la régulation. Cela pose la question de savoir ce qui se passe avec les banques en Europe alors que ces transformations du système se font au niveau international.


mercredi 2 janvier 2013

Après Annie Thebaud-Mony, Tardi refuse la Légion d'honneur

.. comme Marcel Camus, Marcel Aymé, Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Louis Aragon, Jacques Prévert, Georges Bernanos, Aimé Césaire, Bernard Clavel, Guy de Maupassant, Georges Sand, les peintres Claude Monet, Gustave Courbet, Honoré Daumier, les compositeurs Hector Berlioz, Maurice Ravel, les politiciens Philippe Seguin (de droite), Jack Ralite (de gauche), le syndicaliste Edmond Maire, le philosophe Jacques Bouveresse, les chanteurs et poètes Georges Brassens, Léo Ferré, l'acteur et humoriste Bourvil, les actrices Catherine Deneuve, Claudia Cardinale, Brigitte Bardot, la chanteuse Mylène Farmer, la madame Miss France Geneviève de Fontenay, les prix Nobel Pierre et Marie Curie, le médecin humanitaire Anne-Marie Gouvet..




Annie Thebaud-Mony : "je refuse la légion... par FranceInfo

Jacques Tardi, chez lui à Paris, en octobre 2008.
Jacques Tardi, (66 ans) chez lui à Paris. (Photo Jacques Demarthon. AFP)

"On n’est pas forcément content 

d'être reconnu par des gens 

 qu’on n’estime pas"



L'auteur de bandes dessinées qui vient de publier "Moi René Tardi, prisonnier de guerre, Stalag II B" (Casterman) basé sur le témoignage de son père prisonnier en Allemagne "refuse avec la plus grande fermeté" la Légion d’honneur qui lui a été attribuée le 1er janvier [en même temps qu'à Bruno Podalydès et Jean-Pierre Léaud]. "J’ai appris avec stupéfaction au soir du 1er janvier que l’on venait de me l’attribuer d’autorité et sans m’en avoir informé.. Attaché à ma liberté de pensée et de création, je ne veux rien recevoir.. du pouvoir actuel ni d’aucun autre pouvoir politique. Je n’ai cessé de brocarder les institutions. Le jour où l’on reconnaîtra les prisonniers de guerre, les fusillés pour l’exemple, ce sera peut-être autre chose" (cf sur la Grande Guerre "Putain de guerre !") conclut le créateur d’Adèle Blanc-Sec.


Les refus de Légion d’honneur ne sont pas si rares, de Louis Aragon à Albert Camus, Claude Monet à Hector Berlioz, Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir et plus récemment, en août 2012, Annie Thébaud-Mony spécialiste des cancers professionnels pour dénoncer "l'indifférence qui touche la santé au travail et l’impunité des crimes industriels" avait-elle écrit à la ministre du Logement, Cécile Duflot. La Légion d’honneur ne se réclame pas mais vous est attribuée, les ministres adressent les dossiers à la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur ensuite instruits par son Conseil de l’ordre dont les décisions sont soumises au président.

Afrique, Darfour, les marionettes gigognes et les victimes

Lien avec l'article dans "Feu rouge clignotant"