Blog-note

lundi 31 octobre 2011

Manifeste des voleurs de tickets et autres sycophantes

Une idée.. 
Manifeste à l'attention du Porcureur de la République de Thionville

Monsieur le Procureur,

J'affirme avoir régulièrement récupéré sur les caisses de Cora et d'autres supermarchés des tickets de caisse abandonnés donnant droit à des promo ou réductions et m'en être servie ensuite, et si pour ce geste que je croyais parfaitement légal, Madame Anne-Marie Costa est inculpée de vol, je demande à l'être aussi. Hélène Larrivé. Robin Eddi, Christian Brahic..

Après le Sofitel, la rue de la barque, le Carlton

C'est comme dans une série, au moment où un certain DSK (lien) va être entendu dans un sombre dossier sur une affaire, devinez? facile, de moeurs comme on dit élégamment, mettant en scène de jeunes prostituées dont certaines africaines et mineures (lien), comme ça se trouve, les juges lillois en charge de l'instruction risquent d'être dessaisis sur demande du parquet par le chef d'Olivier de Baynast et sur demande de Frédéric Fèvre.. le parquet que l'on appelait autrefois la magistrature "couchée". Les syndicats de magistrats dénoncent une volonté délibérée d'enterrer l'affaire.

Mais là où c'est rigolo, c'est que Koko aurait plutôt intérêt, si l'on suit la théorie strauskhanienne du complot qui a fait ses preuves jusqu'à l'os, à la promouvoir et non à l'étouffer. Qu'est-ce à dire ? y aurait-il aussi des mis-en-examen potes à koko qu'il conviendrait de mélager (je laisse la coquille)? Tous unis? On remarque ici que même les avocats de certains "prémusés" sont opposés à la délocalisation. Tiens tiens, vous y comprenez quelque chose? Serait-ce parce qu'il craindraient que leurs clients -de moindre importance, tout est relatif- ne jouent les fusibles, les bouc émissaires? Ce qui selon l'un d'eux, incarcéré, est déjà le cas.

C'est la Cour de Cas qui va trancher sur cette requête de dessaisine des juges lillois Stéphanie Ausbart et Mathieu Vignau qui instruisent depuis mars 2011 et ont depuis la semaine dernière le renfort d'Ida Chafaï spécialisée dans les contentieux économiques et financiers pour le volet blanchiment du dossier. Certes les magistrats connaissent deux des huit mis-en-examen, forcément, c'est du beau linge, l'avocat Emmanuel Riglaire et le commissaire Jean-Christophe Lagarde, mais cette requête survient juste au moment où l'affaire entre dans une phase décisive, au moment même où DSK allait être entendu et, comme ça se trouve, où la juge en charge du volet de blanchiment entre en piste. Ce qui interpelle Frank Berton, l'avocat de Francis Henrion, le directeur du Carlton: "Il s'agit clairement d'une volonté d'enterrer l'affaire, de gagner du temps." Si la chambre criminelle de la Cour de Cas qui a 8 jours pour trancher accepte la demande du parquet, il faudra de nouveaux juges et flics qui devront prendre connaissance d'un dossier sur lequel magistrats et policiers travaillent depuis 6 mois. 6 mois de retard au bas mot.

Un mauvais signal quant à l'issue de cette procédure et une gifle à l'égard des magistrats selon l'avocat d'un mis en examen qui redoute sans doute que son client ne soit le lampiste qui va payer pour tous. Pierre Soulier, l'avocat d'Hervé Franchois pense aussi qu'il y a eu une différence de traitement entre les mis en examen et il estime que si le parquet remet en cause la partialité des juges, il peut toujours faire appel de ses décisions.

En filigrane, des tensions entre le parquet et les magistrats instructeurs, la décision de fermeture du Carlton, la question de la remise en liberté d'Emmanuel Riglaire et de Jean-Christophe Lagarde, la sévérité excessive de certains peut-être : il est symptomatique que la juge Ausbart ait appris par la presse la demande de son dessaisissement! L'Union syndicale des magistrats évoque une atteinte à l'indépendance de la justice, bien que des demande de dépaysement ait déjà été effectuées dans l'affaire Bettencourt, elle avait été acceptée ou de Clearstream et du Mediator, elle avait été rejetée.

Les raisons invoquées par le parquet ne sont pas justifiées car les avocats de MM. Riglaire et Lagarde ne l'ont pas demandé. En outre, des affaires sensibles mettant en cause des magistrats ou des policiers, il y en a eu d'autres récemment qui n'ont pas invoqué de dessaisissement (lien)...

Qui veut se faire du blé ?

Note liminaire, les fautes de frappe au départ reliées à la maladresse mais parfois laissées telles que, c'est ce que j'appelle l'inconscient du clavier ou le clic révélateur, il est inutile de m'admonester comme cela arrive de temps en temps.

Il y aurait Dodo la saumure, Franky le Belge, Béa doigts de fée, une p. d'assez bon niveau devenue maquerelle puis, après une rupture houleuse avec son mac et amant, victime du réseau que du coup elle menace de dénoncer, un ou deux chefs de police et peut-être un magistrat leur pote, accompagné de quelques hommes politiques ça va de soi, de plus en plus gros au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire dont un pittoresque branché jeunes garçons quoique marié trois enfants etc que l'on découvre en Thénicie, petit royaume bien connu pour ses plages et ses garçons de plage en posture qu'on dit compromettante, du coup, sa femme casse tout dans la suite et les voilà promptement embarqués aux frais du contribuable vers la Fringe mais pas dans le même avion, le pilote refuse, il tient à sa peau et à celle de son zinzin, et engueulés tous deux par leur patron, un Président quelconque on peut mettre de droite ou de gauche c'est kif, sur la base qu'ils lui cassent la baraque avec leurs choseries et qu'il faut se montrer plus discrets bandes de truffes....

Et soudain, car ça commence à lasser le lecteur tant les gags se ressemblent, au moment où tout allait se tasser et le peuple enfin oublier, pour ce faire, un grand mariage, une naissance voire un divorce princiers présidentiels, ça le fait bien... surgit une autre affaire de cul moeurs dans le Nord, triple zut, affaire qu'un parqueteur en chef exige ô stupeur de délocaliser comme s'il s'agissait d'une entreprise qui ne fait pas assez de bénef, c'est toujours 6 mois de gagnés. Et c'est alors le coup de théâtre, les avocats des mis-en-cause de seconde catégorie, tout est relatif, redoutant que leurs clients-fusibles ne pourrissent à Fleury dans l'indifférence de tous pendant que leurs potes plus médias se la dorent au soleil, crient au scandale en même temps que la tendance gauche dure de la magistrature, c'est le mariage de la carpe et du lapin mais ça arrive, la politique, c'est complexe, clamant qu'il y en a qui veulent étouffer l'histoire sur le dos de leurs pauvres prémusés de clients si maltraités, en le cas carrément bouclés, quand d'autres encore plus prémusés sont à l'air libre dans leur villa en Thénicie ou en chasse sur les plages. C'est la luuute finale.

Il faut dire qu'entre temps ont surgi dans le scénar de très très grosses pointures, on mettra un président par exemple ou un premier ministre, ça le fait aussi, et que, comme ça se trouve, l'affaire qui sort à présent ressemble un peu à celle que l'on vient justement de boucler, avec quelle pine, on a supposé que la fille qui se disait victime de viol serait en fait un agent double payé par l'ennemi pour faire tomber un gêneur, ça a passé mais mal, surtout qu'il en avait une autre qui gueulait en Fringe et avait fini par attaquer, ça avait été classé in extremis parce que hors délai, comme les muts à l'éduc, ouf, mais il avait eu chaud aux fesses. Bref, que tout cela tombe mal, c'est pas croyable l'acharnement des choses ou des gens, un complot encore, la politique est un monde dur etc.. mais là tout le monde rigile.. En fait, pour les deux tendances ennemies, syndicat de magistrats et prémusés second rôles, c'est à dire shadoks et gibies confondus, cette délocalisation est bien embêtante, les uns pour la justice, les autres pour leurs clients c'est à dire leurs honoraires..

Deux solutions à ce moment du scénar pour conclure car on a 2 h max de film au cas où il serait adapté, il faut penser à ces choses lorsqu'on écrit, la première, rose, la voici. Arrive en lice une incorruptible sur son renne de Noël venue du froid, surnommée Nessie, de son vrai nom Eliotta Ness qui connait bien ces affaires parce qu'elle s'en est coltinée de hard dans sa carrière [mettant en cause une jolie femme s'auto proclamant la p. de la Répibloque et son amant ministre aux chaussires à 200 SMIGS, il faut simplifier si on ne veut pas perdre le lecteur] Eliotta donc, autrefois Miss Grolang, preuve qu'on peut être à la fois sotte et intelligente -et belle aussi- ce que les mâles au cerveau binaire ne voient jamais, qui est élue, mais ce coup-ci, Présidente de la répibloque de Fringe et tout finit bien, musique de Théodorakis, générique, FIN. Ou noire, Nessie disparaît dans un accident étrange, elle se noie un soir pluvieux d'hiver non pas dans le Loch Ness mais dans mettons 5 cm d'eau au fond d'un parc chic de la capitale Fringeaise et ça peut être le début du scénar du reste, musique de Memphis blues, sublime (J'irai cracher sur vos tombes) etc. Go. Il n'y a même pas besoin de beaucoup d’imagination et on peut se faire un max de blé.

Il y a aussi, plus modeste mais tout aussi vendeuse, la version villageoise Giono-Kafka (lien) et de plus celle-là est déjà plus ou moins écrite.

dimanche 30 octobre 2011

Les misérables à présent, avec Fantine



 On croit rêver, dès qu'on a le dos tourné, il se passe quelque chose d'immonde et pas toujours dans des hôtels de luxe Sofitel, Carlton etc... Cette fois ce n'est plus "Du rififi chez les hommes" et c'est moins rock and roll certes. On est plutôt dans le registre d'un épisode des "Misérables" avec, dans le rôle principal de Fantine, Anne-Marie, caissière à 900 Euros par mois, veuve et comme l'héroïne de Hugo, élevant seule son fils tant bien que mal.. Anne Marie licenciée pour avoir pris, on ne peut dire "volé" à ce stade de l'enquête, un ticket de caisse où se trouvait une promo pour.. des steaks notez le ! pas de la lingerie fine ou du maquillage, pour faire plaisir à son gamin bien sûr. Licenciée et hop la boum. Il faut dire qu'elle est déléguée syndicale, ça aide sans doute, si l'on peut dire. 

D'abord c'est immonde certes mais surtout, très discutable, Ohé, M° Eolas, où êtes-vous? on ne voit pas en quoi récupérer quelque chose qui a été jeté à la poubelle -c'est exactement ce qu'elle a fait-, un papier en le cas, fût-ce en le découpant! devrait être interdit et justiciable au nom de quelque sous-règlement à la noix que ce soit, qui irait glorieusement contre la loi de la République.. laquelle ne l'interdit nullement. Une idée, si l'accusation contre Anne-marie persiste, car rien ne dit que, malgré l'énorme mobilisation virtuelle devenue réelle qui a fait annuler son licenciement, elle ne soit pas tout de même jugée pour, pour quoi au fait? exigeons tous d'être inculpés également pour avoir fait la même chose, à savoir récupéré des trucs jetés à la poubelle dans un/des supermarchés. Il n'y a pas 2 lois (me semble-t-il) et ce ne sont pas des épiciers en gros, même en très très gros, qui vont nous dicter la leur. Et exiger aussi des excuses pour l'avoir perturbée à ce point puisqu'elle est depuis en dépression et sous anti dépresseurs. Hélène Larrivé, grande récupératrice et découpeuse émérite de tickets de caisse avec ou sans promo, c'est mon truc, j'adore (mais pas pour des steaks tout de même -lien-)

vendredi 28 octobre 2011

Désopilant. Propos de comptoirs. Comment on devient raciste comme Mr Jourdain faisait de la prose. Sans le savoir.


Le racisme au quotidien (lien avec l'article "au secours je deviens raciste")

Devenir raciste parce qu'on a quelqu'ennui avec par exemple, une moto qui vous a été volée par un Touit touit, ou une réparation effectuée -mal- par un Bip bip ? ne pas répondre ou se laisser recruter par des beaufs proférant devant vous quelques propos définitifs genre "évidemment, qu'attendre d'un Touit touit?" ou "ne vous étonnez pas de la part d'un Bip bip" suivis parfois mais pas toujours, de maints griefs souvent contradictoires?

Je ne vois pas comment vous pouvez vous laisser prendre plus exactement piéger, ou plutôt si. On entend tous les jours ou presque des choseries de ce genre et il ne faut pas laisser passer, même si vous devez vous mettre en évidence. Cela se passe souvent selon le principe de la connivence allusive et assertorique imposée, principe des bateleurs, vendeurs de voitures d'occase, d'appareils électroménagers etc [exemple, "la BM est forcément mieux que la FR qui est nulle, vous voyez ce que je veux dire"] ou fieleuses mégères des deux sexes [avec Maryse, vous voyez ce que je veux dire !] Ce principe de recrutement qui suppose que vous soyiez forcément d'accord sans même qu'il soit utile de  préciser à quel sujet (!) tant c'est évident, c'est celui des racistes ou des salauds en général. Il est pire lorsqu'il est allusif car le gus enchaîne en principe tout de suite sans vous laisser le temps de répondre comme les démarcheurs téléphoniques. Il faut donc couper : "Non, je ne vois pas ce que vous voulez dire, précisez." Ça le déconcentre. Il est vrai que cela peut générer un malaise mais tant pis ou tant mieux. Car, même si vous ne faites que vous taire, vous acquiescez.

Dans mon village, il y a des turcs, quelques kurdes -qui ne sont pas trop potes entre eux parfois mais bon- des arabes totalement assimilés dont les gamins parlent avec un accent cévenol de la plus belle eau, beaucoup de gitans (lien) -ce sont eux qui souffrent le plus du racisme- et s'il n'y pas vraiment de problème que mineurs*, il peut tout de de même y avoir de sacrés couacs. En voici un.

Une perle rare : dans un troquet un soir de pluie, j'entends dire pis que pendre des arabes tout au loin, au comptoir, tous semblent d'accord, après trois pastis ou plus, et ça augmente, "ils vivent d'alloc, refusent de travailler, sont mal dégourdis sur les chantiers, volent des outils" etc.. Au bout d'un moment, je lève la truffe de mon manus et leur parle des morts "français" de Montecassino -en fait une majorité d'arabes et de kabyles- soulignant que c'est au sacrifice de ces soldats de la division Leclerc, rudes montagnards marocains habitués à l'Atlas que nous devons l'improbable victoire qui fit sauter le verrou alpin et permit la libération de l'Italie en quelques marches. Silence un peu gêné tout de même, il n'était pas prévu qu'une quidame les contredise, l'harmonie est rompue. Ça semble même réfléchir un peu sous les crânes interloqués et soudain en voilà un qui a trouvé LA répartie qui va réconcilier tout le monde.. [et qui fera date dans l'histoire] : "Bon d'accord, mais c'est pas d'eux qu'on parle puisqu'ils sont morts". Ça fout un choc quand même mm? (lien).

* Depuis la chasse aux sans-papiers de Koko, certains manquent à présent et le soir les troquets et les bancs sont tout vides. On se hâte pour rentrer. Avant, on bavardait (lien.) 


lundi 24 octobre 2011

Mise au point sur DSK, un homme très transparent

Notre "prémusé" est donc innocent d'avoir violé Nafissatou Diallo (enfin pas tout à fait, les américains ont le don de la nuance contradictoire, on ne peut être sûr de rien mais tout de même il va sans doute y avoir au civil des DI) il est convaincu d'avoir agressé sexuellement pour l'affaire Banon mais c'est prescrit, mais à présent il est franchement prémusé pour l'affaire des prostituées mineures africaines entre autres du Carlton de Lille amenées parfois en groupe à NY par des potes qui avaient RV avec lui, comme ça se trouve. A force d'être à peu près blanchi, il va devenir transparent... Une immonde image de pouvoir absolu régalien qui rappelle le 18ième en pire, parce que ceux-là ont été élus et non imposés soi disant par un droit divin, une belle image de hiérarques qui au lieu de servir leurs électeurs et les gens en général, se servent et sur tous les plans. Partout et pour tout, de minime au maxime (lien).

dimanche 23 octobre 2011

Un mont joïa pour Bruno Manser

Au jardin botanique de Rousson, un mont joïa pour Bruno Manser, mort pour avoir voulu sauver le forêt des indiens pénan menacée par les trusts de l'industrie du bois. Is fecit cui prodest.

Les Mont joïas étaient de petits tas de pierres érigés par les pèlerins qui se rendaient à St Jacques de Compostelle pour se signaler aux autres et leur indiquer le chemin (lien).

mercredi 19 octobre 2011

TRISTANE BANON, COMME DREYFUS, UNE HEROINE PAS TOUT A FAIT A LA MESURE DE SON HISTOIRE

 
On s'y attendait un peu.. un peu seulement, mais là, c'est évident. Le livre, très court, semble une lettre codée à des amis, à un petit groupe dans lequel on s'inscrit parfois avec une certaine difficulté, comme dans un restaurant lorsqu'on est contraint d'écouter la conversation de la table d'à côté, intéressante certes mais pas faite pour nous. Des passages mieux qu'intéressants c'est vrai mais l'ensemble n'est pas à la mesure de ce que son histoire aurait pu, aurait emporter.

Sans doute le harcèlement, l'hypocrisie, les rebuffades et les chauds et froids auxquels elle a été soumise de la part des grands de ce monde, en un sens, de son monde, ne sont-ils pas propices à générer le recul indispensable pour parvenir à se mettre en phase avec tous, en tout cas avec moi. Curieusement, c'est un livre qui ne semble pas fait pour le public. En tout cas pour n'importe quel public, un livre d'où nous nous sentons absents. Et pourtant!


Ses petits coups de griffe envers les féministes auxquelles dit-elle elle ne doit rien (mais si, comme toutes vous leur devez), même si après coup, oralement, elle rectifie, sa distance par moment envers Nafissatou d'un tout autre milieu, ses critiques il est vrai mesurées envers sa mère qui la défend et contrairement à ce qu'elle dit, fort bien, en tout cas mieux qu'elle ne le fait elle-même, ses codes successifs de noms, de lieux, de gens, en vrac et allusifs qui n'évoquent aucune image réelle -à l'exception de son chien- donnent l'impression de pénétrer en cachette un milieu dont elle a entre ouvert la porte à un moment de lucidité et de détresse particulières mais qu'il ne convenait pas malgré tout de rendre vraiment transparent, comme si on était un invité de second choix, jouant les utilités parce que d'autres ont fait défaut. Par la porte de service. La question sous jacente est la même que celle que l'on pouvait se poser pour Florence Cassez: si ce drame ne lui était pas arrivé, que serait-elle? Florence, d'une sincérité nature remarquable, le dit carrément à Florence Aubenas: une fille qui ne se soucierait pas de sa propre histoire!

Ceci étant dit, il n'en demeure pas moins que toutes les victimes d'agressions sexuelles, de viol ou tentatives de viol... voire d'autres dols issus de puissants, même infiniment moins graves, se reconnaîtront avec émotion dans le récit : les gens qui vous renvoient de l'un à l'autre; qui vous évitent; vous trahissent; affectent de vous soutenir pour achalander leur boutique; ou, avec un zeste de condescendance, pour poser; qui se servent de vous sous prétexte de vous aider; ou qui prétendent ne le pouvoir en raison de quelque détail controuvé; en un mot la mauvaise foi -et parfois ce sont les mêmes à des moments différents qui ont viré de bord au vent d'autan!-... bref, "toutes ces minimes bassesses qui ne font pas un souvenir et même pas un regret mais qui, mises bout à bout, font qu'au soir de notre vie on ne peut sans dégoût se regarder en face" qui sont le corps du livre ont été ressenties, communes, par toutes les victimes, par toutes celles qui ont subi des dols de ce type OU D'AUTRES de la part de politiques ou d'infiniment plus forts qu'elles..

Mais ici c'est le lecteur qui doit à chaque instant effectuer la démarche vers l'auteure, transposer, trier, un effort auquel il consent parce c'est elle et parce que c'est lui, mais qui agace. Cependant, c'est normal, toutes les victimes ne sont pas comme on l'aurait voulu, comme il semblait évident qu'elles fussent, à l'exemple de Dreyfus lui même qui, dit-on, par sa froideur de militaire rigide et un peu hautain, avait glacé Zola et ses épigones venus le défendre-. Et il demeure pourtant que le témoignage de ce pot de terre qui a eu le courage de se jeter contre un pot de fer est irremplaçable et fera date.

samedi 8 octobre 2011

Secret de famille. Un cas d'école particulièrement hard, au cours d'un divorce, d'enfants utilisés par un parent contre l'autre


Au delà de l'affaire de Karachi infiniment plus dramatique encore (15 morts) un autre drame en sous main se noue, celui, banal, d'une guerre entre parents au cours de laquelle les enfants sont utilisés par l'un des protagonistes [ici le père] comme tête de bélier contre l'autre [ici la mère], un événement qui doit rappeler des souvenirs à certains et dont on ne se remet jamais (lien).

Extraits poignants d'une conversation entre la fille (20 ans !) de Thierry Gaubert et d'Hélène Karageorgevitch* avec un ami, enregistrée peu après l'appel d'Hortefeux à celui-ci durant sa garde à vue! (lien):
Nastasia : Hortefeux l'appelle ce soir (et lui a dit) écoute, c'est ta femme qui a tout raconté, tout..
David : Ils disent quoi dans les articles ?
Nastasia : .. que mon père et Ziad (Taikedine), ils ont fait des allers-retours en Suisse avec des valises et de l'argent. Elle a raconté plein, plein d'autres trucs, mais c'est pas encore sorti. Et, en fait, si tu veux, en plus de ça, dans l'affaire des 1 % (ndlr une autre affaire-Gaubert qui, dirigeant une société sans but lucratif -les HLM!- est accusé d'avoir détourné d'énormes sommes d'argent à son bénéfice, les "1%"), l'avocat qui est contre mon père, et ben ma mère, elle l'a pris pour le divorce!
David : Oh ! là là là là...
Nastasia : Non mais faut le faire, une malade !
David : Elle est con comme un balai, merde !
Nastasia : .. c'est horrible, mon père, il comprend pas.. Il est trop mal. Il nous a dit : écoutez, demain vous allez chez votre mère, vous lui dites que c'est fini, qu'elle essaie plus de vous appeler, que vous la reverrez plus jamais, que c'est plus votre mère, que vous témoignerez contre elle genre horrible (inaudible)...
David : Putain, elle comprend pas qu'elle va vous foutre, vous, dans la merde.
Nastasia : Déjà mon père, il nous a dit, si on était à la rue, c'est à cause d'elle. Enfin, il nous a dit : si un jour vous êtes à la rue, cela sera à cause d'elle, quoi.
David : Putain, c'est cata.
Nastasia : Une cata.. Je sais pas qui lui met ces idées en tête, je sais pas, je ne comprends pas."
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Tout y est en ce cas d'école abject. Le père fait :
1 appel aux sentiments pour émouvoir l'enfant ("il est mal"),
2 à son intérêt le plus sordide ("si vous êtes "à la rue"),
3 à des menaces angoissantes sciemment exagérées ("une cata".. "à la rue"..),
4 Prétend commune la cause pour recruter une soldate contre l'ennemie ("c'est à cause d'elle"..),
5 suggère le pire au sujet de celle qui est devenue l'ennemie -à abattre- ("elle est folle"),
6 et, terrain préparé, pose ses ordres de combat ("vous allez témoigner -contre elle- genre horrible")
7 avec à la clef, comme toujours avant la bataille, l'appel à la haine contre l'infâme avec de terribles injonctions présentées autoritairement comme des évidences incontournables -il n'use pas de l'impératif ou du subjonctif mais du futur- ("vous lui direz que c'est plus votre mère, que vous la reverrez jamais.") 

.. ce qui mine de rien corrobore parfaitement les propos d'Hélène Karageorgevitch -que l'on pouvait croire exagérés- lorsqu'elle assurait que son mari l'avait menacée entre autres de ne plus jamais revoir ses enfants (si elle témoignait) et du coup, la rend totalement crédible sur toute la ligne. La nausée (lien).

mercredi 5 octobre 2011

Myriam Sakhri, morte d'un coup tiré par son arme de service. Personne n'en parle

Elle s'appelle Myriam Sakhri et était gendarme à Lyon. Elle s'était plainte de harcèlement et de racisme de la part de (?) sa brigade ou hiérarchie et en général de la pression que subissent les gendarmes et, après une interview à ce sujet, s'apprêtait à porter plainte. On n'a retrouvée morte d'une balle en plein cœur tirée par son arme de service. Sa famille ne croit pas au suicide (lien).

Affaire Karachi, une remarquable vidéo qui explique ses ressorts

Pour l'écouter, arrêtez celle du message plus loin.


Bazire, Gaubert, Taikedine, de "La belle Hélène" à "Du rififi chez les hommes"..


Du rififi chez les hommes, suite et une idée..

Un scénar de polar entre Fred et Grangier. Soit une jolie anglaise genre Miss qui rencontre au ski un -assez- beau libanais de 15 ans plus âgé, riche à millions et qui va le devenir plus encore. Mariage, vie hollywoodienne, yacht, fiesta et potes haut placés, Koko, Balla, Hortefeux, et leurs sganarelles, Coppé, Gaubert etc.. Las, 20 ans après exit la (moins) belle.. et en prime, pour éviter de raquer, le mufle l'accuse de batifolage ; il a des avocats-magiciens, ce n'est pas Patachon ni Double-patte mais il sont capables eux aussi aussi de faire de n'importe quelle mère de famille une insatiable Messaline croqueuse de diams. Beaucoup (quoique) en la circonstance consentent à la licenciée une généreuse indemnité, surtout lorsqu'ils furent à leurs moments perdus porte flingues valises (remplies de billets, ça pèse!) d'un challenger au fromage à la Présidence de la République, destinées à sa campagne électorale ou à ses menus plaisirs, règle d'or de tout candidat ou homme d'affaires : plus on investit, plus ça rapporte.. valises dont la dame n'ignore rien. Embêtant? Bof, il en a vu d'autres, le garnement, et ce n'est pas une nana qui l'impressionne. Il a tort.

 
Donc le téméraire goujat constipé du porte-monnaie pinaille et pour finir lui propose sans rire.. une pré retraite de prof, 1000 E/mois, il peut pas plus. C'est que le coquin est un prévoyant, il a pris les devants tant pour le fisc que pour sa bien-aimée; l'artiche est à l'abri. Du reste, malgré un train de vie d'émir qui interpelle, il paie peu d’impôts. Elle bondit de rage et du coup, pour sauver sa peau, dévoile l'immense richesse du fourbe.. un scoop qui passionne le juge -dont les oreilles se dressent comme celles d'un berger allemand devant un chat-.. et de fil en aiguille, elle est amenée à lui en expliquer/confirmer la provenance, -les oreilles s'abaissent, le corps se ramasse pour bondir-: des rétrocommissions pour des ventes de choses encombrantes, en le cas des sous-marins.. au Pakistan.. (ainsi les américains armèrent-ils autrefois les talibans de stingers qui ensuite leur pétèrent à la figure.) -Joie du juge, c'est tout un troupeau bien gras, la queue frémit d'excitation-.

 Un détail ici : le marché des armes est un monde à part piloté par des galopins qui, ne pouvant ester s'ils se trouvent en délicatesse avec un truand partenaire homme politique, disposent d'arguments frappants et sans appel. Des gens qui savent se servir du matos, des connaisseurs.. des œnologues. On ne vend pas de pinard à des intempérants, autre règle incontournable.

 Comment cela est-il Dieu possible? Simple : les décideurs d'un état vendeur (ministres de l'armée, premiers ministres etc..) pour emporter une affaire, diligentent des intermédiaires, des potes "sûrs" (qu'il faut tout de même graisser d'huile spéciale formule 1, la sécurité, c'est hors de prix) avec quelques petits millions à distribuer aux décideurs d'un pays acheteur (ministres de l'armée, premiers ministres etc..) afin qu'ils optent pour leur came et non celle de concurrents (ah la Chine!) et un bon pourcentage pour eux. Ce sont des commissions : en gros, des huiles corrompent d'autres huiles et c'est légal.. mais par valets interposés rémunérés et c'est aussi légal : un premier ministre ne va pas donner direct à un autre premier ministre une valise pour qu'il achète son matos, ça ferait désordre, même si ça revient au même. Légal donc.

 Mais voilà. Ensuite il arrive qu'une partie de ces sommes soient retournées au pays vendeur donc à celui qui a débloqué ces fonds publics donc nôtres (ministre de l'armée, premier ministre etc..) Ce sont les retrocommissions (lien) avec, pour le porte-valise intermédiaire, un pourcentage qui peut atteindre des millions. Et ça, ce n'est pas légal. La loi est comme ça. En somme, seules des huiles en poste officiel (ministres, premiers ministres etc..) ont le droit de corrompre et d'être corrompus mais cette prérogative ne s'étend pas à leur potes.. sinon où va-t-on? Du coup, des potes, ils en ont bien besoin, des qui-ne-parleront-pas et qu'ils vont graisser à cet usage bien où il faut. Mais ce sont des gens dangereux et pour tout dire, malgré les garanties qu'ils représentent, peu fiables. L'idéal est bien sûr de prendre son beau-frère, son cousin, sa maîtresse.. mais même là, le risque existe : si une Eva Joly les serre, ce ne sont pas des héros, ils causent. L'ennui lorsqu'on a tant d'argent est de ne pouvoir en profiter : c'est la discordance entre leur train de vie et leurs revenus officiels qui les trahit et les fonde à livrer au poteau leurs "missionaires". Parfois. Là aussi, ce ne sont pas des héros: yacht, fiestas, hôtels particuliers.. -si après "ça" on doit mener une vie de smicard, c'est zutant tout de même- eux aussi au fond sont prisonniers de la conso, ce n'est certes pas un nouveau presse-carotte mais du flamboyant top, babioles à 1000, 10000 E ou plus -chaussures, sacs croco, montres, fringues et vacances somptuaires à Venise ou ailleurs avec suite et en jet privé etc..-  mais ça revient au même. Eux ne sont jamais surendettés. Incontournable. 
Ainsi sont financées les campagnes de futurs Présidents de la "res publica" qui plus tard seront redevables à leurs dévoués -déjà grassement récompensés- qui éventuellement pourront ensuite réclamer quelques rallonges... [Enfin dévoués, c'est à voir car malgré ou à cause de leurs cagnottes hollywoodiennes, ce ne sont pas des idéalistes mais des gens qui, courant parfois quelques risques, peuvent se retourner s'ils se sentent acculés, par exemple si le vent a tourné -et le chantage n'est pas fait pour les chiens- d'où, mais cette fois pour les tireurs de ficelles (ministres, premiers ministres..) des nuits agitées. Les "honoraires" de ces porteurs, toujours payés cash, échappant au fisc -et aux épouses- filent en Suisse ou en d'autres pays accueillants voire, pour brouiller les pistes et compliquer la tâche des flics, sont calés par des montages sophistiqués dans de multiples sociétés-écran. Débrouille-toi Eva. Richissimes donc puissants, ils peuvent être d'autant plus gênants. Incontournable aussi, c'est la règle du jeu.

 Mais du côté vente-achat aussi, on se méfie. Entre corrompus, normal. Afin d'obliger les acheteurs à respecter leurs engagements, une partie de ces commissions est acquittée après la vente. Ainsi sont-ils "tenus". Et c'est là que ça se corse : s'ils ont misé sur le mauvais cheval, si le tireur de ficelles du pays vendeur (ministre, premier ministre etc..) est battu, son concurrent victorieux (Président) risque de refuser de raquer. Normal. Et c'est là qu'entre en scène le personnage essentiel du scénar, le TNT: Karachi, 15 morts.. Un exemple pour les autres décideurs et intermédiaires rétrocommissionnés, le prochain coup, vainqueurs ou vaincus qu'importe, ils casqueront. Notons que si "tout" avait marché sur des roulettes, c'est le cas de le dire, nous n'en n'aurions jamais rien su : Balla élu, ses porteurs récompensés -un poste de sous ministre peut-être, de la police par exemple, ils aiment bien l'humour-, la Miss spoliée (par son spoliateur de julot) aurait pu aller se rhabiller et sa princesse de copine se faire électrochoquer dans une clinique chic sans que personne ne s'en émeuve. Ici l'impondérable a été l'échec de la campagne Balla pourtant bien montée par ses séides.. et la suite, frappante... et puis, bien après, la mise à table d'une balance femme bafouée désireuse d'en découdre. Une erreur classique des mecs : une femme peut être belle ET intelligente, ça n'empêche rien et le cliché de la ravissante idiote est.. un cliché, justement.

 Voilà comment à partir d’un vaudeville banal, scènes de la vie conjugale... ["tu me trompes, je divorce, prend 1000 E et gicle fissa".. "OK coco, mais je parle".. "si tu fais ça, je coule mais toi avec".. "je m’en fous et y en a d’autres qui vont suivre, tu vas voir"… et on voit en effet la copine, ici princesse de son état, un roman de gare! elle aussi séparée de son rétrocommissionnaire de Jules, embrayer et confirmer, scrupules moraux rétroactifs, crainte d'être dans le collimateur après les révélations de la Miss, vengeance, on ne sait.. et ô stupeur, juste après sa déposition (en principe top secret) essuyer une soufflante en règle de la part de son ex qui sait tout en temps réel comme s'il lui avait incrusté une puce électronique sur le front -à l'instar d'un chien de prix- : "qu’est-ce que tu a été balancer aux flics, on va tous y passer, tu iras à l’asile, tu ne verras plus tes enfants etc.." puis les deux filles du couple se diviser, l’une pro-maman : "ils sont bien dans la m. si Sarko ne passe pas" .. l’autre pro-papa : "ma mère est déprimée, elle dit n'importe quoi".. à la différence toutefois que les premiers propos ont été tenus au téléphone sans que la jeune Gaubert ne se sache écoutée et les seconds au cours d'une interview.. dont elle  assure sans rire que son père ignore tout… Une famille qui se déchire, des enfants qui se rangent dans un ou l'autre des camps ennemis, c'est banal (lien) mais ici à la clef on a 15 cadavres]...

 .. voilà donc comment, à partir d'un sordide pinaillage sur une indemnité compensatoire on en arrive à un des scandales les plus dramatiques qui ont secoué le monde après les Twin tovers, l’attentat de Karachi. Des gens auraient été sacrifiés parce que Balla a raté son coup et que Chichi, une fois élu, a fait.. des chichis, refusant de raquer pour le traître qui avait tenté de lui souffler la belle après qu'il la lui eût présentée. (Pendant qu'il préparait sa campagne électorale, il l'avait garé en poste  de premier ministre pour le servir... et la fripouille en avait profité pour tenter de lui ravir le fromage.) Et voilà comment ses intermédiaires, Takkiedine, Gaubert, les deux divorcés malheureux (potes de Koko, au demeurant chef de staff de la campagne Balla) Bazire, Coppé (idem) et quelques autres auraient filouté malgré eux leurs redoutables clients pakistanais... Quoique, l'histoire n'est peut-être pas si simple..

 Car c'est là que Takkedine dit avoir échappé de peu à un attentat, les risques du métier. Un attentat mystérieux : rétorsion de mécontents du service après-vente Darty Chichi ? tentative de faire taire un comparse devenu compromettant ou trop gourmand comme cela se fait lorsqu'un coup à foiré? Montage de la part du malin -ou de ses patrons!- pour dissuader des seconds ou troisièmes couteaux de se mettre à table ? (Car le ratage, suspect, interpelle : en général, et des deux côtés, "ils" savent faire, c'est des pro.) Le navire prend l'eau, les rats sautent à la mer, on lâche un faux requin pour les obliger à rester sur le pont, version maffia des luttes syndicales "tous solidaires, bandes de jaunes balances".. sinon couic.. et on dira que c'est un coup des pakistanais" ou du "Titanic". Palpitant, isn'it?

 Et la série -espionnage-corruption et vaudeville continue.. et on voit, juste après une audition d’instruction en principe secrète, le mis-en-cause Gaubert admonester celle qui l'a "balancé".. et un ex ministre de l'intérieur grand pourchasseur de rroms devant l'Eternel (lien), Hortefeux, appeler son pote gardé-à-vue pendant sa GV et lorsque celui-ci lui annonce piteusement sa situation, lui répondre platement, pas plus étonné que ça, "à bon, à tout à l’heure". "Mal, ils sont mal en effet si Koko ne passe pas" comme dit la jeune Gaubert. On comprend ici mieux pourquoi certains le soutiennent si ardemment. Question de vie ou de mort, comme dit Gaubert-père.