Blog-note

jeudi 16 juin 2011

Les soutiens noirs de Nafissatou, présumée victime de DSK : une querelle de mâles dominants?

Un article ambigu de Marianne (lien)... auquel bizarrement on ne peut répondre qu'après s'être "inscrit" et si j'ai bien compris, payer un abonnement. Là ça ne va plus. Ecrire gratuitement pour que tous puissent lire, soit, mais payer pour cela, tout de même.

Le syndrome OJ Simpson, ainsi parle Marianne à propos de DSK, ou le crime puni de manière indissociablement liée aux question raciales, OJ ayant été acquitté par un jury majoritairement noir sur fond d'émeutes raciales. Mais cela n'a pourtant rien à voir sur le fond. OJ avait été accusé de harcèlement et de menaces à l'encontre de son ex femme qui vivait un enfer, le harceleur, aux USA comme partout, n'étant véritablement inquiété, surtout lorsqu'il s'appelle OJ, que lorsqu'il est réellement passé à l'acte, même s'il a déjà montré de quoi il était capable, si ses agressions vont crescendo et si on peu prévoir le pire sous peu. Un noir, une blanche, soit. Un enfant d'esclave devenu richissime par ses poings, une femme favorisée depuis toujours mais faisant piètre figure devant la réussite éclatante de son ex mari. C'est, au delà des questions de peau, le cas de DSK et de Nafissatou : un homme riche et connu (moins qu'OJ d'ailleurs) et une femme certes sortie de la misère dans son pays où les peuls ne sont pas à la fête, bel euphémisme, sortie de manière assez peu conforme à celle qui est imposée aux femmes dans sa communauté, mais pauvre. Il se trouve que ce cas est typique et que celui d'OJ/Nicole, atypique : il y a infiniment plus de femmes noires pauvres -relativement- victimes d'hommes blancs riches que l'inverse et l'exemple d'OJ joue plutôt à contre courant, prouvant par là que le shémas sexuel (femme-victime /homme-agresseur toutes couleurs confondues) prime parfois sur le scénario racial.

Comparer les deux cas dans le domaine racial n'a donc pas de sens : si on veut absolument les mettre dos à dos, c'est une lecture féministe des deux affaires qu'il faut faire. Les femmes courent plus de risque d'être agressées ou tuées que les hommes et par des hommes de surcroît. Il demeure que le cas OJ est exceptionnel, celui de DSK banal. Donc on peut en effet faire une lecture à plusieurs niveaux pour celui-ci, comme le fait tel leader noir connu (que je ne cite pas intentionnellement).

Mais l'article pèche par un oubli ou une méconnaissance de ses sources : lorsqu'il y est dit que la judaïté n'a rien à voir dans l'affaire (ni par conséquent l'antisémitisme) il faut mettre un point d'orgue et c'est le sens de cet article. Relisez ou lisez certains blogs y compris de soutien à Nafissatou, non pas les articles, mais les commentaires et faites vous une idée. Elle est simple : l'antisémitisme y est bel et bien parfois, en filigranne certes mais il est là. Et tentez de répondre: vous verrez aussi que subitement "les réponses à ce fil sont closes" et toc*. Restent les poulets qui par chance, eux, sont passés in extremis. Cela ne sert ni la cause de Nafissatou ni celle des femmes en général... ni même celle de ceux qui militent contre le racisme car c'est bien le cas. Si bien qu'en effet, on a l'impression que l'affaire est ou peut parfois être utilisée pour, non pas faire parler de soi comme s'accusent mutuellement les deux cadors de la communauté noire s'étant levés ensemble, mais du moins, apporter de l'eau à un moulin qu'il faut prendre garde à ne pas alimenter (en toute bonne foi.) Ces querelles intestines sont également révélatrices : l'affaire DSK/Nafissatou est et doit être en premier traitée dans sa dimension sexuelle plus que raciale.

* Ma réponse disait ceci (il était reproché à DSK une attirance particulière pour les femmes noires et jeunes : bon, jeunes, c'est banal, noires, peut-être moins en effet) : "je ne vois pas le mal qu'il y a à être attiré par des femmes d'une autre couleur, noires en le cas ou autre, si cette attirance est réciproque car certainbes femmes noires peuvent aussi être attirées préférentiellement par des blancs de même que des femmes blanches peuvent être attirées par des noirs. Je ne vois pas le problème que peuvent poser ces préférences qui existent de toutes manières toujours, même inconsciemment, certains recherchant plutôt des partenaires de tel ou tel type physique quelqu'il soit..." Apparemment, cela n'est pas "passé" idéologiquement: selon certains leaders noirs, on peut "préférer" les blond/es, les brun/es, les corpulent/es, les maigres etc... mais pas les noir/es ni les blanc/hes lorsqu'on appartient à l'une ou l'autre de ces communautés. On peut y voir clairement une "rivalité" de mâles (blancs et noirs confondus) soucieux de préserver ses "femmes" de l'étranger forcément concupiscent. Normal ? Je ne sais pas, mais je terminerai par une réflexion comique d'un ami africain : pourquoi veux-tu que nous, hommes noirs, soyions plus intelligents que les hommes blancs?

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