Blog-note

samedi 2 avril 2011

Japon : au moins 1 079 360 personnes à reloger fissa et pour longtemps (Lille toute entière).

(A partir d'un article -simplifié- dont le lien est à la fin)


C'est avéré. "La fuite de plutonium qui paraissait extrêmement catastrophiste la semaine dernière a finalement été confirmée, ce qui suggère que personne n’est en mesure de confirmer quand elle a pu se déclencher et dans quelle quantité ce déchet ultra toxique* (un micro gramme suffit à cuire un dinosaure) s’est déjà répandu. Pour rappel il y a 1600 kilos de cette merde dans le cœur du réacteur 3.

Jacques Attali, attention grosse ponte… s’y met aussi (ndlr, et il a raison): "l’heure est très grave. Un scénario mettant en cause l’intégrité à moyen terme de l’humanité ne peut plus être exclu. Si les cuves ou les piscines stockant les combustibles irradiés des réacteurs de Fukushima cèdent sous l’effet de la chaleur, d’une explosion ou d’une réplique sismique, on verra se dégager, sous forme liquide ou gazeuse, dans la mer, dans l’air ou en sous-sol, des quantités immenses de matériaux radioactifs. Et même, s’il s’agit de l’enceinte de confinement du troisième réacteur, des quantités considérables de plutonium. Avec, alors, des conséquences certaines sur la contamination d’une partie du Japon, devenant largement inhabitable ; et avec d’autres implications, moins certaines, sur la contamination de la planète entière"

Par ailleurs (source : Blomberg) on apprend qu'il est possible que les traces de Chlorine radioactive retrouvées dans les turbines du réacteur 1 résultent du non-arrêt lors du tremblement de terre de la réaction en chaîne nucléaire dans le cœur (Blomberg qui le suppose est un physicien renommé) et le secrétaire en chef du Cabinet Edano a déclaré qu’il y avait peut-être des réactions en chaîne incontrôlées dans ce réacteur. La pseudo agence crypto-ecolo internationale pour l’énergie Atomique (l’AIEA) avait soulevé le problème bien avant mais un porte-parole de TEPCO a affirmé dans le même temps que c’était difficile à imaginer, voilà une argumentation solide permettant de clore définitivement le débat.

De même, la présence d’iode 131 est 4385 plus élevée que la limite sanitaire maximale dans les eaux maritimes à 300 mètres de la centrale. On nous assure que cela ne fait pas courir de risque majeur car ce n’est pas une zone de pêche, on imagine qu’il va donc y avoir un mur pour séparer l’eau contamine du reste du littoral.. mais non TEPCO nous annonce, quelle bénédiction, que la radioactivité se diluera en mer et que le risque sur les algues et la faune n’est pas important. Il faut probablement entendre non pas qu’il n’y a pas de risque, mais que ce risque n’a aucune sorte d’importance


Le PDG de Tepco, en dépression, son collègue n'a pas l'air mieux

De l’autre côté de cet océan magique, des traces de contamination à l’iode ont été décelées dans du lait en provenance de l’État de Washington sur la côte ouest des USA, dans des doses 5000 fois inférieures aux normes de sécurité. (Ndlr, il ne doit pas y en avoir du tout normalement alors ?) Vous remarquerez que contrairement à la semaine dernière le lexique arithmétique se précise, le billionième ou le nano-micro-ridiculement-trop-petit.... pfouittt... disparaissent sans se faire remarquer. A ce rythme encore une semaine et on pourra peut-être goûter en avant première au premier triple bacon cheeseburger phosphorescent.


Dernière dépêche du Parisien : "Des traces radioactives sur toute la Chine." Mais pour Pékin, elles ne présentent aucun danger sanitaire pour la population. Le ministère révèle que "de très faibles doses d’iode 131, de césium 137 et 134 provenant de la centrale nucléaire de Fukushima avaient été détectées dans l’atmosphère de nombreuses provinces chinoises dont la capitale. Au regard des très faibles taux de radioactivité, le ministère chinois de la santé ne prévoit " aucune mesure préventive."

Au passage le gouvernement japonais, sous la pression du public, a amorcé des tractations pour nationaliser TEPCO la société privée qui dirige la centrale de Fukushima  une gestion d'une telle crise nécessitant d’éliminer l’influence d’intérêts privés. Toutefois il est permis de douter de la capacité du gouvernement japonais si protocolaire et nationaliste d'être à même de défendre l’intérêt général, celui des infimidus (je laisse) avant celui de la Nation. Voir le blog de Suppaiku…
Tepco (saut à l'élastique... sans élastique)

Des solutions sont évaluées afin de contenir la contamination : des bâches magiques pourraient être déployées immédiatement par des licornes Bouygues et des petits elfes Vinci tout mignons, ou encore des lâchers de béton par voie aérienne commentés par Vincent Lagaf’ en direct. Pourtant il semble évident que personne n’a idée de la portée à long terme comme a court terme du drame au point qu’aujourd’hui le conditionnel est utilisé de manière permanente pour en  minimiser la portée sans le nier, car à la grande peine du patron de TEPCO qui vient de prendre quelques jours de congé pour surmenage, l’amélioration n’est pas systématique dans les catastrophes nucléaires..

Lorsque des robots qui arrivent enfin, mais très tardivement, pourront visualiser les dégâts, attendez-vous à ne plus lire des "il se pourrait qu’une fusion partielle du réacteur ait eut lieu" mais plutôt "les ingénieurs cherchent des solutions pour éviter que LES cœurs ne transpercent LES dalles de bétons et viennent à contaminer les sols en profondeur"…

Exodes à venir2 Tchernobyls ? Oui, mais plus loin.

Toutefois parmi cette avalanche de mauvais présages, l’information la plus choquante semble être la révélation des mesures de l’IAEA et ses détails :

The IAEA is reporting that measured soil concentrations of Cs-137 as far away as Iitate Village, 40 kilometers northwest of Fukushima-Dai-Ichi, correspond to deposition levels of up to 3.7 megabecquerels per square meter (MBq/sq. m). This is far higher than previous IAEA reports of values of Cs-137 deposition, and comparable to the total beta-gamma measurements reported previously by IAEA and mentioned on this blog. This should be compared with the deposition level that triggered compulsory relocation in the aftermath of the Chernobyl accident : the level set in 1990 by the Soviet Union was 1.48 MBq/sq. m.

Pour résumer, aux abords de la centrale, les concentrations de Césium 137 (particules radioactives ayant une demi-vie de 30 ans rendant donc une région inhabitable pendant au moins ce temps) sont alarmantes. Les prélèvements aux sols (qui ne varieront pas comme ceux de l’air) à 40 km de la centrale sont de 3.7 MBq/m2 (à comparer aux 1.48 MBq/m2 qui fut le seuil maximum admis par les soviétiques avant d’ordonner l’évacuation des zones contaminées autour de Tchernobyl…. en 1990, 4 ans après la catastrophe.)

Donc c’est au bas mot 3200 km2 du Japon (1/118ème du pays) qui sont potentiellement inhabitables pour des décennies, sur lesquels vivent 1 079 360 personnes... à reloger immédiatement (127 078 679 habitants, 337,3 hab./km carrés, le pays est très peuplé.) Où ?

A ceux qui affirmaient il y a peu que cette catastrophe n’aurait jamais l’impact d’un Tchernobyl, confirmez que nous sommes encore au niveau 5 sur l’échelle de l’INES, que les Japonais ne connaîtront pas un exode local massif, que Tokyo ne sera pas plus amplement touchée et que la Nation japonaise pourra faire face…

Une pensée pour les plus de 25 000 victimes du Tsunami et pour les innombrables futures victimes des radiations. Aucune affirmation ne pourra être faite dans les décennies à venir quant à leur nombre (ndlr sans doute largement minoré). Mais contrairement au tsunami, la crise nucléaire aurait pu être évitée si TEPCO n’avait pas tout fait pour générer des profits supplémentaires à partir d’une centrale qui aurait dû être fermée faute d’être en accord avec les réglementations de sécurité. (Ndlr ou plutôt qui n’aurait jamais dû être ouverte.)

EDF, TEPCO, ainsi vont les corporations, les mêmes qui vous soignent d’un cancer après vous l’avoir administré à petite dose par les radiations (ndlr et certains médicaments) et une alimentation toxique dont on nous assène la nécessité vivent les supermarchés... dont l’absence n’a jamais empêché il y a peu l’humanité de progresser, penser, vivre, aimer, créer…"
http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/fukushima-faut-il-prevoir-un-exode-91594
  vendredi 1er avril 2011

* Le plutonium n'existe pratiquement pas à l'état naturel ; il est issu de la décomposition de l'uranium (donc il est produit lors de la réaction nucléaire de décomposition de l'uranium dans le coeur comme une sorte d'artefact ou de "déchet" ). Il revêt plusieurs formes dont la demi-vie varie de quelques heures à des millions d'années. Si on en trouve à l'extérieur, c'est qu'il y a eu communication du coeur avec l'extérieur. Des produits rejetés par une centrale, il fait partie des plus dangereux.

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