Blog-note

vendredi 29 avril 2011

Mariage, spectacle, carrosses... où l'on dépense le budget mensuel du Burundi en une agape.

Quel curieux esprit que de se gorger béats de romances style princes-mariages-argent-fringues-sunlights-clap-clap de la part de gens qui parfois ne gagnent que 900 € par mois (trois bouteilles de champ de cette fine journée) et survivent péniblement, de surcroît en jalousant souvent leur voisin guère mieux loti parce qu'il a acheté une voiture X et pas eux... ou tapant durement sur les "profiteurs de la CAF et du RSA qui ne foutent rien" tandis qu'eux triment pour à peine plus etc. Serait-ce que le bonheur-spectacle panse leurs plaies? Mais alors pourquoi pas celui du voisin avec sa belle bagnole? Serait-ce qu'ils ne s'aiment pas eux-mêmes? éprouvant le besoin de "bader" devant des Alphas qui ne connaissent pas leur existence et assurément ne s'en soucient pas? Et qui vivent d'eux pourtant, d'eux qui paient des impôts, font marcher les usines, afin qu'ils puissent s'éclater dans un luxe obscène?

Anne Boleyn*

Décidément ce comportement même induit met mal à l'aise. Comment a-t-on réussi à ce point à persuader le peuple qu'il valait si peu pour qu'il consente avec joie, qu'il réclame même, des spectacles d'aussi mauvais goût... et qui ne peuvent que lui faire mesurer avec rage (enfin logiquement) sa propre misère et ses causes? Comment peuvent-ils s'identifier (comme par exemple dans les romans) à des gens qui représentent pour leur propre condition un pied de nez et une insulte? et qui sans doute se marrent... ou même pas, ils ne doivent pas y porter attention : le peuple n'existe pas, c'est obligé sinon la culpabilité leur interdirait d'ainsi s'étaler de manière aussi indécente. "Le principe de la tyrannie est que les hommes se battent pour leur esclavage comme s'il s'agissait de leur liberté" (Spinoza).

Sommes-nous revenus (en fait nous ne l'avons jamais quittée sauf à de brefs moments de conscience collective) à l'époque où Henry VIII faisait décapiter un peu au pif son entourage, la décollation faisant office, pour ses conseillers, de demande de démission, et pour ses épouses, de divorce, vite fait bien fait, pas de pension alimentaire...

Henry VIII
... ni d'indemnités de licenciement... époque où chaque condamné était tenu, pour l'honneur (!) de louer le roi juste avant d'être coupé en deux (sinon sa famille en aurait subi les conséquences) ? Applaudir, se scotcher, s'esbaudir devant des gens qui en une journée vont polluer comme le Burundi en un an et dépenser à table le budget trimestriel de la Sierra Leone n'est-il pas du même ordre, juste une question de degré? Si.





* Anne Boleyn était la deuxième épouse d'Henry VIII, (ancêtre des joyeux lurons actuels qui festoient !) décapitée sur son ordre parce qu'elle ne pouvait avoir un fils.

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